Couture : Les nouvelles techniques des "Toclo-toclo"





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Repérable avec le bruit de leur grande paire de ciseaux et portant une machine à coudre sur l’épaule, les rafistoleurs ou tailleurs ambulants, plus connus sous l’appellation toclo-toclo en Côte d’Ivoire ne parcourent presque plus rues et ruelles des villes, à la recherche de clients en vue de raccommoder les habits et faire des retouches sur les vêtements

Certains ont abandonné cette vie de nomade au profit de celle de sédentaire. Ils s’installent de plus en plus dans des endroits fixes des quartiers,  à l’entrée des marchés mais surtout près des vendeurs de friperie. Avec une clientèle ciblée : les clients qui viennent acheter ces vêtements issus des fins de série de grandes marques.

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Pour ces  "toclo", venus pour la plupart des pays voisins, cette position leur est bénéfique à plusieurs titres. Non seulement, ils se fatiguent moins, mais en plus, ils ne se contentent plus d’exécuter les demandes de leurs clients (reprises, réajustements…), ils peuvent ajouter leur touche personnelle. Et pour bien faire,  cela leur permet d’avoir beaucoup plus en matière de recette journalière.

" Je me sens bien quand je suis assis parce que je suis à l’ombre, donc le soleil ne me fatigue pas. En plus la machine à coudre est lourde à transporter toute la journée alors que là, elle est posée sur ma table de travail pour mieux coudre les habits", a témoigné Ali, venu de son pays natal, le  Mali, il y a déjà quelques années, la machine posée sur une table de fortune, à côté d’un vendeur de friperie, au marché de Jean-Folly dans la commune de Port-Bouët.

Sur sa recette journalière, le compatriote de Assimi Goïta fait savoir que sa recette mensuelle varie entre 30.000 et 50.000 FCFA. Quant à Souley, d’origine guinéenne, qui officie dans le même marché, il  abonde dans le même sens que son collègue. Il ajoute pour sa part qu’il peut  économiser 100.000 FCFA par mois ou chaque deux mois.

Bien que satisfaits de ce que leur rapporte ce métier, ils se plaignent du comportement de certains clients qui réduisent presque à néant le prix fixé. "Il y’a des femmes et des hommes qui, lorsqu’ils viennent pour des retouchent sur leurs habits discutent  le prix que je leur  fixe au rabais", a déclaré, amer, Franck, ivoiro burkinabé qui dit exercer ce métier depuis plusieurs années.

Dans la perspective d’un lendemain meilleur…

Bien que leur position leur soit bénéfique, les trois "Toclo" envisagent d’ouvrir leurs propres ateliers. Car, selon eux,  pour le moment, ce qu’ils gagnent est juste suffisant pour prendre en charge, la famille, la maison, la grande famille restée au pays. Ils reconnaissaient cependant que l’ouverture d’un atelier représente une grande responsabilité,  surtout avec les charges.

Content de redonner vie à des tenues en mauvais état malgré le minimum qu’ils gagnent et qui leur permet de s’en sortir ; ils disent aimer le travail qu’ils font et sont fiers de cela.

 

Janis Théra (Stagiaire)

 

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