Situation au Mali, Burkina, l’arrivée de Gbagbo, procès des proches de Soro, Benjamin Téhé dit sa part de vérité





situation-au-mali-burkina-larrivee-de-gbagbo-proces-des-proches-de-soro-benjamin-tehe-dit-sa-part-de-verite


La prestation de serment du colonel Assimi Goïta au Mali, l’attaque terroriste au Burkina Faso, l’arrivée Laurent Gbagbo, le procès des proches de Guillaume Soro …Des sujets d’actualités brulants que Benjamin Téhé, membre influent de Lider aborde sans langue de bois. Interview. 

 

Le colonel Assimi Goïta a prêté serment lundi dernier comme président du Mali voisin. Quel commentaire ?

Benjamin TEHE : Ecoutez ! Pour nous qui sommes attachés à la liberté, la démocratie et surtout la justice, il faut toujours savoir raison garder face à l’évolution de certaine situation dans la vie d’une nation pour éviter de mener un mauvais combat et de faire une fausse analyse. Le peuple malien est, avec toutes les informations qui nous parviennent, en phase avec le nouvel homme fort Assimi Goïta. Je crois que c’est le plus important. Ils doivent l’aider à réussir sa mission et à positionner le pays sur le chemin de la normalité et du développement. Aimer le Mali, c’est s’ouvrir à de nouveaux partenaires militaires afin de mieux lutter contre les terroristes et non le terrorisme. Les vrais terroristes sont ceux qui occupent le Mali avec tout l’arsenal de guerre de dernière génération et qui ne sont pas capables de retrouver plus de 300 hommes armés qui attaquent et tuent plus d’une centaine de civils dans une zone qui est à vol d’oiseau de leur base.  Le Mali doit se débarrasser définitivement de cette coopération militaire d’avec la France car elle n’est visiblement d’aucune utilité. 

Revenant au Burkina Faso ; comment vous expliquez cette attaque aussi meurtrière alors que toute la zone semble être inondé par les forces internationales luttant contre le terrorisme ?

 

Benjamin TEHE : Nous vous l’expliquons plus haut, on ne peut pas lutter contre le terrorisme. Il faut lutter contre les terroristes. De mon point de vue, cette action est non seulement très grave pour la stabilité du peuple frère du Burkina mais c’est surtout un mauvais présage quant à l’utilité réelle de toutes ces forces internationales en safari dans cette zone du sahel. Imaginez qu’ils avaient fait des victimes occidentales, à cette heure tous les moyens de communications et de recherche seraient braqués sur le périmètre pour retrouver les 300 présumés djihadistes. La France a été capable de bombarder un village en fête prétextant avoir identifié des djihadistes alors qu’elle peine à voir 300 malfaiteurs armées massacrant hommes, femmes et enfants ? C’est intolérable. La haine contre la politique française dans les zones francophones ira grandissante et nous sommes certains que la fin de cette incestueuse coopération sera triste pour la France qui pourtant avait le temps de changer de cap avec sincérité. Ces esclavagistes des temps modernes doivent comprendre que les temps ont changé. Le timing de ces assassinats nous permet de dire sans nous tromper que la France sanctionne le Burkina pour son soutien au peuple frère du Mali. Courage donc au Burkina et condoléances aux familles des victimes. La Côte d’Ivoire devrait redoubler d’efforts dans les zones névralgiques et éviter une surprise désagréable. C’est le moins qu’on puisse demander à Ouattara et ces forces très spéciales. 

 

Le retour du président Laurent Gbagbo continue d’alimenter l’actualité. La date du 17-06-21 semble cristalliser la polémique. Quel est votre commentaire sur l'événement ?

 

Benjamin TEHE : Avant tout propos, permettez-nous de dire aux adeptes du rhdp et aux partisans de Ouattara que le 17 Juin 2021 n’est pas jour d’élection générale en Côte d’Ivoire donc ils doivent rester calme et montrer un peu de sérénité et de dignité politique. Nous voulons dire au pseudo président des victimes de garder son calme, le président Gbagbo n’est pas de passage en Côte d’Ivoire. Il revient avec son fils Blé pour y résider puisqu’ils n’ont pas de résidence ailleurs contrairement à son référent Ouattara. Avec un peu de chance, il pourrait obtenir une audience auprès du président Gbagbo pour échanger avec lui de la situation des seules victimes du rdr dont il semble être le défenseur. Le décor étant ainsi planté, il est bien de rappeler à vos lecteurs que ce retour fait suite à un acquittement et non une amnistie. C’est donc après une victoire judiciaire à la régulière contre l’état de Côte d’Ivoire et ces avocats sous l’autorité et la bénédiction de Ouattara, contre le procureur de la CPI qu’ils regagnent le pays. Dans ces conditions, le rhdp devrait éviter la honte en réfléchissant à  comment terminer ce 3ème mandat illégal et anticonstitutionnel avec un peu d’honneur. Aussi, ce retour n’est pas une faveur de Ouattara comme veut le faire croire le tristement célèbre ministre Adjoumani, un mortel qui a été capable d’aller défier Dieu et ces serviteurs dans les parvis de la cathédrale en plein jour et qui demande  à des Ivoiriens de ne pas manifester leur joie. Est-ce en catimini que Ouattara a violé la constitution ? Est-ce en catimini que Ouattara s’est accroché au pouvoir ? Est-ce que c’est en catimini que le rhdp fait souffrir le peuple Ivoirien ? Est-ce que c’est en catimini que la justice est bafouée depuis 2011 ? Est-ce que c’est en catimini que le procès du président Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé a eu lieu ? Qu’a fait Ouattara pour la réconciliation et la paix pendant ces 10 ans de règne sans partage ? Qu’a-t-il fait pour les victimes pour que 10 ans après, ils soient toujours dans cette posture de d’abandon, de désespoir et de détresse ? C’est à croire que, dès que vous parlez du retour du président Gbagbo, toute suite vous êtes taxé de GOR  ou  FPI. Cette catégorisation est une forme de ségrégation politique et nous le dénonçons avec énergie. A LIDER, nous sommes pour le respect des principes de la république et de la liberté. Malheureusement, ces valeurs sont une denrée rare dans notre pays. La vérité a laissé place au mensonge. L’injustice est érigée en mode de gouvernance. Les alliances en un jeu de traîtrise malsain avec en bonus des autorités qui  n'incarnent aucune considération et aucun respect. C’est la désolation et le rhdp y est pour beaucoup. Allez donc dire au frère en "Christ" Adjoumani qu’il a besoin d’une véritable délivrance spirituelle car toutes ces interventions laissent transparaître des incohérences et des contre-vérités tant sur la forme que dans le fond. Enfin, les Ivoiriens  n’ont aucune leçon d’humilité à recevoir des partisans de Ouattara qui nous ont habitués à la fête, aux sirènes, aux événements en l’honneur d’un tel  et aux grands rassemblements depuis qu’ils sont au pouvoir. Qui sait si les partisans de l’ex PAN ne songent pas à un tel scénario à son retour ?   Il devrait s’habituer dès maintenant !  Voilà  les retombées de la vie politique quand  vous refusez le jeu démocratique. C’est la dure réalité de la guerre de la communication. Le rhdp a perdu d’avance. C’est trop tard. Le premier ministre devrait se préparer à modifier son gouvernement sous injonction de Ouattara dans les mois avenir au lieu de distraire les Ivoiriens avec cette communication contre- productive des cadres du rhdp.

 

Devons-nous déduire que quelque chose serait en préparation pour  l’ex PAN Soro Guillaume  et que nous aurons droit à un gouvernement Achi 2?

 

Benjamin TEHE : Nous ne savons rien des tractations dans ce sens mais une chose est sûre,  cela s’impose si nous voulons que notre pays retrouve sa stabilité politique et sociale, et si Ouattara veut vraiment faire son 3ème mandat illégal et anticonstitutionnel avec un peu de quiétude. Ça fait trop de dossiers qui assurément troublent sa quiétude. Pourquoi ne pas en finir courageusement et postuler pour le prix Nobel ? La Côte d’Ivoire pourrait décrocher le sésame grâce à ces actions et ces relations ! (rire !). Sérieusement, nous sommes  opposés politiquement et idéologiquement à l’ex PAN, mais si nous voulons construire une nation, il faut se regarder droit dans les yeux et régler nos différends politiques car nous ne luttons pas pour réaliser que des infrastructures mais plutôt pour construire « L’Homme Ivoirien ». Concernant l’éventualité d’un gouvernement Achy 2, c’est une suite logique dans le sens de l’apaisement et la réconciliation nationale. Certains s’y bousculeront, d’autres pas. Tout dépendra des conditions et concessions que Ouattara sera capable de faire pour sauver son pouvoir très affaibli, en perte de crédibilité et de légitimité. Nous n’en dirons pas plus. « Wait and see » disent les Anglais.

Votre mot de fin ?

Benjamin TEHE : Nous demandons aux autorités de libérer les prisonniers militaires et politiques encore en détention car c’est une suite logique si nous voulons aller à la vraie paix.  Nous saluons tous les Ivoiriens qui depuis la mort totale de l’état de droit et de la démocratie le 30 Octobre 2020 sont restés dignes et travaillent pour un retour sans tambour ni trompette de la normalité en Côte d’Ivoire. LIDER notre parti est reconnaissant à tous les démocrates qui partout dans le monde et en Côte d’Ivoire se prépare pour la conquête du pouvoir dans la discipline, la détermination et la justice. A tous ceux-là, nous disons courage car le chemin vers le multipartisme est derrière nous mais celui de la démocratie est une voie qu’il faut ensemble dégager pour laisser à nos enfants un pays où il fait bon vivre sans discrimination, sans exclusion, sans rancœur et animosité. Le sage disait : « la mort engloutit l’homme, elle n’engloutit pas son nom et sa réputation ». La Côte d’Ivoire renaîtra de ses cendres. Que Dieu protège et bénisse la Côte d’Ivoire.

 

GZ avec Sercom

Partarger cet article

En lecture en ce moment

Covid 19: Thierry Kassy, le fils unique de feu Roger Fulgence kassy décédé aux Etats-Unis

Activités des blogueurs, influenceurs et activistes ivoiriens: Les nouvelles dispositions prévues par la loi