Une étape importante vient d’être franchie dans la finalisation du financement du projet de construction en Côte d’Ivoire de la plus grande centrale biomasse de l’Afrique de l’Ouest. Cinq grands groupes que sont EDF, Meridiam et SIFCA d’un côté et Proparco et Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF - PIDG Group) de l’autre, ont signé les accords de financement de la construction de cette grande infrastructure.
D’une capacité de 46 MW, la centrale biomasse Proparco et EAIF, aux termes des accords, apportent 165 millions d’Euros (plus de 108 milliards FCFA) de dette et 13 millions d’Euros (plus de 8,5 milliards FCFA) de subvention, soit 77 % du coût global du projet estimé à 232 millions d’Euros (plus de 150 milliards FCFA). Le solde sera apporté par les actionnaires de la société Biovea Energie.
Cette centrale biomasse, dont les travaux de construction sont prévus pour débuter en septembre 2021, sera située à Aboisso, 100 km à l’Est de la capitale économique Abidjan, et sera en mesure de répondre aux besoins en électricité renouvelable de l’équivalent de 1,7 millions de personnes par an. Car sa production de 348 GWh/an augmentera de 10 % la production d'énergie renouvelable en Côte d'Ivoire.
Ce projet, qui rentre dans la ligne droite de la politique énergétique de la Côte d’Ivoire qui entend atteindre 42 % de son mix énergétique issus d’énergies renouvelables à l’horizon 2030, contribuera à la réduction, sur toute la durée de la concession (25 ans après mise en service), des émissions de gaz à effet de serre du pays de 4,5 millions de tonnes de CO2.
La centrale biomasse comporte plusieurs avantages pour les producteurs locaux. Car, le combustible biomasse proviendra des résidus de feuilles de palmiers issues de la culture locale. Le projet améliorera donc les conditions de vie des populations rurales et augmentera jusqu’à environ 20 % les revenus annuels pour près de 12 000 planteurs. En outre, il contribuera à la lutte contre la déforestation et l’agriculture extensive en promouvant les bonnes pratiques agricoles et l’accroissement des rendements dans les plantations villageoises. Par ailleurs, les planteurs bénéficieront de la mise à disposition des cendres de combustion qui leur serviront d’engrais naturel.
Cette centrale, dans sa mise en œuvre, contribuera à l’atteinte des objectifs du développement durable en ses points 7, 8 et 9.
Modeste KONE