Après plus de 10 ans de malentendus et de palabres, les Ivoiriens sont en phase de s’entendre sur l’essentiel en vue de parvenir à la réconciliation.
Pour l’heure, les choses semblent bien engagées et l’on peut sans grand risque de se tromper, dire que les voyants sont ou presqu’au vert. Et plusieurs actes peuvent l’attester. Notamment la libération des prisonniers politiques, le retour d’exil de plusieurs personnalités politiques avec en ligne de mire, le retour de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Après plus de 10 années passées à la prison de Scheveningen à La Haye, en Hollande et son acquittement définitif des charges de crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo a regagné, son pays, la Côte d’Ivoire, le 17 juin 2021. Un retour facilité par le chef de l’Etat Alassane Ouattara lui-même, en donnant publiquement son accord pour que son prédécesseur puisse rentrer, "quand il le souhaite".
Une disposition d’esprit saluée à sa juste valeur par les Ivoiriens et la communauté internationale dans son ensemble.
Des démarches sont aussi entreprises afin que Charles Blé Goudé, accusé des mêmes chefs et libéré, puisse lui aussi rentrer en Côte d’Ivoire.
Pour l’heure, tout semble bien parti.
Guillaume Soro manque à l’appel
Si les Ivoiriens peuvent se réjouir de la bonne ambiance qui prévaut, il est à noter qu’un acteur majeur manque à l’appel. Il s’agit de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, en rupture de ban avec le pouvoir d’Abidjan.
Après sa démission "forcée" de la présidence de l’Assemblée nationale, l’ancien Premier ministre et le gouvernement ivoirien ne filent plus du bon coton.
Jugé par contumace pour "complot et tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat", l'ex-député de Ferké a été condamné à la prison à vie. Une sentence qui l'éloigne davantage de la Côte d’Ivoire et de la vie politique ivoirienne.
Après tant d’efforts fournis par le président de la République en faveur de la paix, n’est-il pas temps pour lui de faire le dernier pas, celui qui devrait permettre à son ex-compagnon Guillaume Soro en particulier et à tous les autres prisonniers en général, quel qu’en soit leur bord, de prendre le train de la réconciliation en marche.
Il en a la capacité et les moyens de le faire. N’en déplaise à ceux qui, comme des vautours, tirent leur pitance des restes des désaccords entre les deux personnalités.
A côté de Guillaumes Soro, le cas des militaires de 2010 qui jusque-là, croupissent en prison. Les civils de qui ils répondent ayant été libérés, il est de bon alors qu’ils respirent, eux aussi, l’air de la liberté.
Monsieur le Président, la balle est dans votre camp. Dites un mot, un seul, et le peuple entier vous applaudira des deux mains.
Lambert KOUAME