La célébration de la Tabaski ou l’Aid El Kébir aura lieu en Côte d’Ivoire le mardi 20 juillet 2021. Depuis quelques jours à cet effet, la communauté musulmane est à pied d’œuvre pour s’offrir le bélier qui servira au sacrifice de ce jour.
Pendant que des familles nanties s’offrent des béliers, certaines s’associent pour acheter un bœuf, ou un mouton qu’elles se partagent afin de ne pas rater cette fête.
L’Abattoir de Port-Bouët est bondé de monde ce lundi 19 juillet. De carrefour "Akwaba jusqu’au portail principal de l’abattoir, acheteurs de béliers, de moutons et même de bœuf se bousculent. La chausée est pratiquement prises d’assaut. Ce qui provoque un énorme embouteillage. C’est dans ce "cafouillage" que nous rencontrons Issiaka Méité, venu sur le site avec ses frères afin d’acheter leur mouton. A cause de la cherté des prix des bêtes qui ont littéralement grimpé, il dit ne pas avoir les moyens de s’offrir cette "manne".
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"C’est vrai que nous sommes des enfants d’une même famille, mais nous vivons chacun de son côté. Pour la fête, nous nous sommes cotisés pour acheter un bélier et tous les membres de nos familles se retrouveront dans la cour familiale pour le partage", a-t-il expliqué.
Plusieurs autres personnes rencontrées ont affirmé qu’à cause de la cherté de la vie, elles sont obligées de se mettre à plusieurs pour acheter leurs moutons
"C’est avant tout un acte de solidarité car cette fête prône le partage. Nous nous cotisons depuis plusieurs mois et achetons des moutons que nous dépeçons et partageons par famille, mais aussi à nos amis. Les années antérieures, nous pouvons acheter au moins deux moutons. Mais cette année, c’est plus difficile car tout est cher. Nous faisons donc avec nos moyens de bord", a témoigné pour sa part El Hadj Moussa D.
Fêtée deux mois et dix jours après la fête du Ramadan, la Tabaski, littéralement “fête du mouton”, est célébrée chaque année par tous les fidèles musulmans. Appelée Aïd el-Kebir chez les Arabes, cette fête religieuse rappelle la soumission d’Ibrahim à Dieu, lorsque celui-ci lui demande de sacrifier son fils, Ismaël. Ibrahim accepte cet impératif divin mais, au dernier moment, l’archange Gabriel apparaît et lui envoie un mouton qu’il sacrifie à la place de son fils. Pour perpétuer cet acte, chaque musulman doit tuer un mouton le jour de la fête, après la prière et une fois que l’imam a sacrifié le sien. Une fois égorgé d’un couteau tranchant, le mouton (cela peut être une chèvre, voire une vache) doit être divisé en trois parties : la première pour la consommation du jour, la deuxième pour ceux qui n’ont rien et la dernière pour le lendemain ou les jours qui suivent. Aucune partie ne doit être gaspillée et tout doit être consommé ou offert. La fête peut durer jusqu’à trois jours, enfin, si l‘on ne peut pas la prolonger au-delà.
Solange ARALAMON