Le jeudi 8 juillet 2021, le comité de normalisation de la FIF a procédé à l’installation des commissions dites permanentes de la FIF. Cette installation est intervenue au cours d’une cérémonie agrémentée d’un cocktail.
Au-delà du caractère festif et inédit (en effet jamais de mémoire à la FIF, une telle cérémonie n’a été organisée pour installer et présenter les membres des commissions permanentes), il faut y voir comme à son habitude, depuis qu’il est installé à la tête de la fédération, une opération de communication, partant de charme du CONOR.
Lorsque l’on mène la réflexion à froid et de façon plus approfondie, cette installation nous renvoie des messages inquiétants qu’il convient de décrypter ensemble.
D’abord, il est donné de constater que les personnes nommées, comme président de commission, ne sont pas membres du Comité exécutif. En effet aux termes des dispositions de l’article 50 des statuts de la FIF, les présidents des commissions permanentes, à l’exception des présidents de la commission d’audit interne et des organes juridictionnels, doivent être obligatoirement membre du Comité exécutif. Il s’ensuit qu’en-dehors de Mariam Dao Gabala, présidente du Comité de normalisation lequel remplace le comité exécutif de la FIF, et qui s’est auto nommée présidente de la commission promotion et marketing, les autres nominations sont intervenues en violation des statuts de la FIF. Ce qui est fort regrettable.
Ensuite, comment comprendre, qu’alors que son mandat ou sa mission est censée prendre fin en novembre prochain, soit dans 4 mois, le Comité de normalisation trouve le temps d’installer des commissions permanentes, lesquelles ne lient pas ou ne s’imposent pas au comité exécutif que les membres actifs de la FIF vont élire ?
Le Comité exécutif élu procédera certainement à la désignation de nouveaux présidents de commissions et de leurs membres conformément aux statuts de la FIF.
Franchement comment comprendre la désignation de commissions dites permanentes juste pour 4 mois ? Par ailleurs, en 4 mois, que peut bien être l’apport de ces commissions dans la gestion des affaires courantes de la FIF, dans la révision des textes et dans l’organisation des élections ?
A ce stade de l’année, c’est tout ce qu’il reste à faire, mieux, c’est ce que la FIFA et les acteurs de monde du football ivoirien attendent de ce comité, à 4 mois de la fin de son mandat : la révision des textes et l’organisation d’élections transparentes.
Les actes trahissant très souvent la pensée, l’on est, de façon légitime, tenté de croire ou de constater, peut-être, à tort ou raison, que l’installation de ces commissions dites permanentes, n’est-elle pas le signe que le comité de normalisation est en train de lui-même s’installer dans la durée ? N’est-on pas en présence du signe avant-coureur que le comité de normalisation est en train de se projeter au-delà de décembre 2021, c’est-à-dire vers une prorogation de son mandat ?
En tout cas, tous les signes sont là ! Le peu d’empressement et d’intérêt que Ce Comité de normalisation montre pour la révision des textes, il n’en fait vraiment pas cas dans ces actions du moment. Il n’en parle pas, alors que l’on sait que cette étape (l’adoption des textes) peut s’avérer très difficile et délicate, parce que source de palabres. En dehors du séjour que le comité de normalisation s’est offert aux frais du contribuable et au détriment des clubs (alors que l’on crie sous tous les toits qu’il n’ y a pas d’argent dans les caisses de la FIF), du 29 juin au 30 juin 2021 à l’île Boulay dans cet hôtel de luxe dénommé « Coconut Grove lodge », séjour censé être destiné à des travaux de réflexion sur les textes, mais qui en réalité s’est avéré être beaucoup plus de la villégiature et de la plaisance, le Comité de normalisation ne parle point de la révision des textes. Il y a un black-out total sur cette question. Il devrait s’y pencher sérieusement et cela maintenant, au lieu de procéder à l’installation de commissions irrégulièrement constituées et qui ne sont pas utiles dans la configuration du moment. Enfin, si le comité de normalisation venait à ne pas organiser au 30 novembre 2021 les élections comme prévu et annoncées par ce comité lui-même, par les présidents de la FIFA et de la CAF lors de leur séjour à Abidjan, au chef de l’Etat et à la grande famille du football ivoirien, si telle est son intention cachée de proroger son mandat, ce serait un manque de respect inadmissible envers le chef de l’Etat, le gouvernement ivoirien, la grande famille du football ivoirien et le peuple ivoirien. Dans ce cas, les clubs et autres membres actifs de la FIF devront prendre leur responsabilité.
Une contribution particulière
de Martial Gohourou