Ce mardi 19 février 2019, nous avons rencontré Coach Beka Lassiné, l’encadreur de l’équipe Junior et Mimine du Stella Club d’Adjamé, à quelques encablures d’une école primaire, située dans le quartier des 220 logements. C'est pratiquement sur un espace vert du quartier que ces jeunes s’entraînent afin de garder la forme. Dans une interview accordée à pressecotedivoire.ci, le coach a fait état des difficultés que le club rencontre, notamment le manque d'infrastrure pour les entrainements.
Comment porte le Stella Club d’Adjamé ?
Nous faisons notre petit bonhomme de chemin en deuxième division. Mais vous savez, le président du conseil d’administration du Stella club d’Abidjan, M. Salif Bictogo a été candidat à la présidence de la Fédération ivoirienne de football, et depuis qu’il a été battu, certaines personnes lui en veulent et à travers lui, le Stella. Sinon le Stella devrait être remonté en première division depuis longtemps, mais nous avons été victime à plusieurs reprises des erreurs des arbitres qui, par moment, donnent l’impression d’être contre le Stella.
Pensez-vous que votre équipe était apte à remonter en première division?
Oui. Nous avons une très bonne équipe. Nous avons battu le leader du championnat avant d’être éliminé par le futur vainqueur de la compétition le Lys de Sassandra. Je vous invite à voir l’un de nos matches, vous allez vous rendre compte que nous n’avons rien à envier à une équipe de première division. Et le week dernier, nous sommes allés battre l’équipe de Séguéla sur son terrain lors du 1er tour de la coupe nationale. Et nous souffrons également de l’absence de notre président, Salif Bictogo, suspendu de toutes activités liées au football par la Fif et cela n’arrange pas les choses, parce que quand le président est dans les tribunes, les enfants sur le terrain sont galvanisés et motivés.
Quelles sont les différentes catégories que vous avez au sein du Stella Club d’Adjamé ?
Nous avons les poussins, les pupilles, il y a les minimes, les cadets, les juniors et les seniors
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Nous n’avons pas de terrain d’entraînement, nous nous entraînons dans la cour de l’école Jean de la Fosse d’Adjamé. Mais quand il y a une fête des communautés, on nous demande d’arrêter les entrainements. Aujourd’hui (mardi) par exemple, nous sommes contraints à venir nous entrainer sous les arbres parce qu’on nous a dit qu’il y a des élèves d’une école qui doivent venir faire Eps . Et comme nous ne pouvons pas dire aux enfants d’aller à la maison, nous nous entraînons sous les arbres. Et c’est notre quotidien, nous sommes relégués au second plan.
C’est donc ici que l’équipe A du Stella s’entraine?
L’équipe A s’est entraînée ici pendant longtemps. La Coupe nationale en 2002 qui a été remportée par le Stella, c’est ici que nous l’avons préparée, et aujourd’hui par manque d’infrastructure, l’équipe A s’est retiré à Agboville où nous avons un terrain et les joueurs s’entraînent tranquillement. Et c’est de là-bas qu’on va jouer tous nos matches de championnat et coupe.
En tant que formateur, quel est le message que vous avez a adresser aux dirigeants du football ivoirien?
Tout ce que nous souhaitons, ce sont les championnats des jeunes, des minimes, des cadets et des juniors. Si vous avez remarqué ces dernières années, la Côte d'Ivoire est absentes aux différents championnats de jeunes parce que justement, nous n’avons pas de compétitions de jeunes. Depuis 2013 où nous avons remporté la coupe d’Afrique des juniors au Maroc, il y a plus eu de championnats de jeunes. Il faut que la Fif mette l’accent sur les compétitions de jeunes. Il ne suffit pas de recruter, par favoritisme pour aller compétir à l’extérieur et revenir avec des défaites.
En 2012, il y a eu des compétitions des U 17 en 2012, et c’est ainsi que coach Kamara Ibrahim a retenu certains éléments du Stella dont Frank Kessié pour aller remporter la coupe d’Afrique des jeunes au Maroc. Mais après, il n’y a pas eu de véritable championnat. Nous avons commencé un championnat en 2015 qui n’a pas pris fin. Il s’agissait du championnat des cadets et juniors, nous n’avons pas atteint la 7e journée et ils ont tout arrêté parce qu’ils disent qu’ils n’ont plus l’argent. Et depuis, les enfants sont là, ils s’entrainent, mais il n’y a pas de compétition. Or, c’est uniquement dans les compétitions qu’on pourra détecter les bons joueurs pour représenter dignement la Côte d’Ivoire aux compétitions internationales. Il y a des enfants ici, quand vous les voyez jouer, vous vous demander s’ils sont nés avec le ballon, mais il n’y a pas de compétition et il y a un découragement qui s’installe parfois, mais nous trouvons les mots justes pour les motiver.
Entretien réalisée par Gael ZOZORO