Au début des années 2000, une danse venue du sud de la Côte d’Ivoire, le Mapouka, envahi la sphère musicale ivoirienne. Elle est appréciée des Ivoiriens et dans la sous-région à cause des déhanchés des danseuses. Parmi les groupes qui promeuvent ce genre musical, un groupe sort du lot. Il s’agit de Taboth Cadence qui, après un album, se disloque. Si certains membres de cette formation musicale tentent de continuer l’aventure, d’autre se retirent pour se retrouver au village, à Taboth. Parmi eux, Agboudou Odilon Anicet dit John Aigler que nous avons retrouvé dans sa retraite et qui a bien voulu expliquer les raisons qui l’ont poussé à quitter le groupe.
On vous a connu avec le groupe Taboth Cadence. Aujourd’hui, on n’entend plus parler de vous. Qu’est-ce qui se passe ?
Il y a eu un problème avec la production. Notamment au niveau de l’encadrement. C’est ce qui a fait qu’on s’est dispersés. Je me suis retrouvé ici au village (Taboth, dans la commune de Jacqueville) avec Djafoule qui était également membre du groupe.
Que doit-on retenir ? Le groupe n’existe-t-il plus ?
Le groupe existe. Seulement qu’au départ, nous étions cinq personnes. Le lead vocal, Essoh, s’est retrouvé par la suite seul. Il a créé un groupe qu’on appelle Taboth original. Il est à Abidjan. Moi je suis avec une autre formation appelée Les chocs chocs de Taboth.
Et comment ça va pour votre nouveau groupe ?
Ça va. On tourne beaucoup dans la zone. Que ce soit dans les villages Aladjans, Ahizis, et même au-delà. Mais en réalité, on a besoin d’un soutien financier, on souhaite avoir un producteur.
Revenons à Taboth Cadence. Dites véritablement aux Ivoiriens ce qui n’a pas marché…
En réalité, le producteur ne nous a pas soutenu. Il ne nous a pas mis dans les conditions pour qu’on évolue. Quand on lui a demandé de nous loger à Abidjan en prenant une maison pour nous, il a refusé. Pour quelle raison ? Nous l’ignorons. Il n’est pas facile de quitter au village pour aller faire des prestations à Abidjan. J’ai été le premier à me retirer du groupe. Il est venu me voir à deux reprises pour que je réintègre le groupe, ma mère a refusé.
C'est bien beau d'accuser le producteur. Mais des rumeurs faisaient état de ce que vous avez utilisé l'argent de votre album pour faire la belle vie avec les femmes, l'alcool et même la drogue. Que répondez-vous à ces accusations ?
C'est faux. Nous étions élèves avant d'intégrer le groupe. Nous ne connaissions même pas la cigarette et l'alcool à plus forte raison la drogue. N'écoutez pas ces rumeurs. C'est juste les problèmes que nous avons eus avec le producteur qui ont emmené le groupe à se disloquer. Sinon, personnellement, je suis prêt à remonter sur scène. Je recherche juste un soutien financier.
Entretien réalisé par Modeste KONÉ