L’élection à la présidence de la Fédération ivoirienne de taekwondo (FITKD) est prévue pour le 30 octobre 2021. Les candidats retenus sont donc en pleine campagne. Mais, en attendant, que de suspicions et de faits qui donnent l’impression que les jeux sont faits d’avance et que tout est mis en œuvre pour permettre à un candidat de gagner.
En effet, alors que dans cette élection, le président sortant, Bamba Cheick Daniel, n’est pas candidat à sa propre succession, il est nommé par décret, à peine 10 jours avant que son remplaçant ne soit connu, membre du Conseil d’administration du Centre sportif, culturel et des TIC ivoiro-coréen Alassane Ouattara, pour le compte de la FITKD. Qu’adviendra-t-il si un autre comité directeur prenait le pouvoir ? Pour des acteurs de l’art martial né en Corée du Sud, cette nomination, sur proposition du ministre des Sports, Danho Paulin, donne l’impression que l’équipe sortante partira sans partir. Car, ce qu’il est bon de savoir, c’est que dans cette élection, des candidatures retenues, il y a celle de Jean-Marc Yacé, membre et candidat du comité directeur sortant.
Déjà, les autres candidats ont rencontré le ministre pour lui faire part de leur inquiétude. Pour eux, le comité directeur, en organisant l’élection alors qu’il a son propre candidat, devient dès lors juge et partie. C’est pourquoi, ils ont demandé au ministre de veiller à la mise en place d’une commission électorale indépendante. Une requête qui, jusque-là, n’a encore pas eu de suite.
Par ailleurs, Jean-Marc Yacé, maire de la commune de Cocody, est membre de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI). Danho Paulin en est le président. Le premier responsable de cette structure userait-il de sa position pour faire passer haut les mains un collègue à cette élection où règne déjà assez de suspicions ? C’est en tous cas ce que croient les adversaires de Jean-Marc Yacé.
Autre fait suspect dans cette élection, l’affaire du passage de grade international Kukkiwon qui doit se dérouler les 25 et 29 octobre 2021, à Abidjan, donc à la veille de l’élection du nouveau président de la FITKD. S’il est vrai que c’est une fierté pour la Côte d’Ivoire d’organiser un tel événement, le choix de la date interpelle. Car, parmi les 400 candidats au passage de grade, il y a de nombreux Ivoiriens qui sont aussi électeurs. Dans le milieu du taekwondo local, certains y voient là un chantage à la veille de l’assemblée générale du comité directeur sortant vis-à-vis de ceux qui se seraient affichés comme n’étant pas de leur bord.
Au total, dans ces conditions, et avec toutes ces suspicions légitimes ou non, il appartient au ministre de prendre ses responsabilités. Cela serait tout en son honneur dans un contexte où les affaires du COCAN et des pelouses non-homologuées sont encore fraîches dans les mémoires.
Modeste KONÉ