Le commissaire du gouvernement, Ange Kessi, veut rapidement éclaircir les circonstances du décès du jeune laveur auto, Konaté Mohamed, décédé au commissariat du 18e arrondissement, le dimanche 14 novembre 2021. Il a non seulement ordonné l’ouverture d'une enquête et une autopsie, mais en plus, il a interdit aux enquêteurs de la police criminelle de s'approcher du corps tant que l'autopsie n'est pas terminée. Une mesure qui vise à empêcher que l’enquête soit biaisée. Comme quoi l’adage populaire ivoirien qui soutient que "chien ne mange pas chien" ne sera pas appliqué ici.
Le jeune Mohamed Konaté, 26 ans, a trouvé la mort, le dimanche dernier dans des circonstances non encore élucidées.
Les faits. Le vendredi 12 novembre 2021, selon des témoins, un véhicule arrive au lavage auto où travail le jeune Mohamed. Ce dernier est chargé, avec son collègue, de l’entretien de la voiture. Ce qu’ils font. Le client revient quelques instants plus tard récupérer son véhicule et part. Une heure plus tard, il revient se plaindre de ce qu’une pièce manquait à son auto. Ce que Mohamed, son collègue et la gérante de la structure de lavage ne reconnaissent pas Très remonté, le plaignant s’en va pour revenir avec des éléments du commissariat du 18e arrondissement. Ces derniers se saisissent des trois employés, direction le violon.
Au dire de nos sources, le patron du lavage auto, en déplacement hors d’Abidjan, informé, entre en contact avec le commissaire pour lui demander de remettre une convocation à ses employés, à laquelle il répondra dès son retour prévu le mardi suivant. Il aurait essuyé un refus. Malgré son insistance, rien n’y fit. Il plaide alors pour la gérante qui est enceinte de 4 mois. Cette fois, le commissaire fait suite à sa requête et libère cette dernière.
Mohamed et son collègue, informent nos sources, restent en garde à vue. Sauf que, dans la nuit, le jeune Konaté pique une crise. Il est transporté à l’hôpital. Plus de peur que de mal. Il revient en cellule. Seulement, pour sa seconde nuit, il pique à nouveau une crise. Au dire de son collègue, les policiers de garde jugent qu’ils n’a rien. Quelque temps plus tard, ils entrent dans la cellule pour asséner des coups de matraques à l’infortuné qui perd connaissance. Pour le collègue de Mohamed, il serait mort des suites de la bastonnade. Il en veut pour preuve le corbillard venu récupérer le corps autour de 4 h du matin. Une version que rejette le chef du service du 18e arrondissement pour qui, Mohamed a été évacué à l’hôpital où il aurait perdu la vie.
C’est pour mettre fin à ces versions contradictoires que le chef du parquet militaire a pris la décision de faire autopsier le corps en tenant à distance les agents de la police criminelle.
Modeste KONÉ
Photo : Agence de presse régionale