Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, trouve que la procureure française, Sabine Khéris, est partisane dans l’affaire qui l’oppose à Michel Gbagbo, le fils de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. Dans un communiqué signé de son porte-parole, Kouablan Messou, il la traite de militante parce que, selon lui, depuis la crise postélectorale, elle aurait pris position.
Communiqué du porte-parole de Monsieur Guillaume Kigbafori SORO, Président de Générations et Peuples Solidaires
C’est au nom du principe sacro-saint du droit inaliénable qu’a chaque Peuple de disposer de lui-même, que la colonie de Côte d’Ivoire fut déclarée indépendante le 07 août 1960.
C’est au nom de cette souveraineté recouvrée que le 24 avril 1961 à Paris fut signé entre le Gouvernement de la République de Côte d'Ivoire et le Premier ministre de la République française, un traité de coopération dans diverses matières, notamment, judiciaire.
Aussi, les Ivoiriens s’étonnent-ils de ce qu’une juge française méprise non seulement la dignité du Peuple ivoirien en outrepassant les pouvoirs qui doivent en principe découler du cadre du droit constitutionnel et législatif national, du traité de coopération judiciaire engageant les deux républiques de Côte d’Ivoire et de la France, ainsi que du droit positif international.
Pis, le Peuple ivoirien constate que Mme Sabine Khéris bascule ostensiblement dans l’acharnement et le harcèlement, en politisant une affaire qui aurait dû ne jamais quitter l’arène judiciaire.
En effet, cela fait neuf ans que la juge Sabine Khéris, avec l’argent du contribuable français, tente de démontrer que la communauté internationale notamment l’ONU, l'Union européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO, et M. Alassane Ouattara président élu en 2010 auraient fait un putsch en Côte d’Ivoire.
Ce faisant, elle devient une juge rétive et militante ce qui oblitère son jugement et écluse sa crédibilité et sa neutralité.
Le Quai d’Orsay qui n’est pas juge des immunités aura du mal à déclarer le contraire en ce qui concerne la reconnaissance internationale du président élu à la présidentielle novembre 2010 et de la légitimité qui en a découlé.
En ce qui concerne la plainte portée par M. Michel Gbagbo le 25 juin 2012, M. Guillaume Kigbafori Soro, Premier Ministre à l’époque des faits querellés et Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire par la suite, considère que la démocratie doit prévaloir en toute circonstance ; que M. Michel Gbagbo est libre de ses choix.
De ce fait, il est en droit de saisir la justice de son pays s’il en ressent le besoin ou la justice internationale le cas échéant.
En ce qui concerne l’homme d’État ivoirien Guillaume Kigbafori Soro, ancien Premier ministre et ancien Président de l’Assemblée nationale de la république de Côte d’Ivoire, il n’entend pas déroger aux règles du droit applicable en la matière, et il ne saurait en être autrement.
Ainsi, il ne peut pas être entendu par la juge Sabine Khéris (seuls des juges ivoiriens ont ce pouvoir pour des faits qui se sont déroulés en Côte d’Ivoire) : ni en tenant compte du traité de coopération judiciaire précité qui l’interdit, ni au regard de la coutume du droit international qui l’abhorre également.
Il a des droits et immunités que lui confère la loi dans l’exercice de ses fonctions, comme c’est le cas de toutes les autorités légales des États indépendants et souverains. Imaginerait-on un ministre français attrait devant un tribunal ivoirien pour une affaire franco-française ? Si M. Guillaume Soro n’est pas au-dessus de la loi, il ne peut être en dessous de celle-ci non plus. À moins de considérer qu’un Premier ministre ivoirien ne vaut pas en droit un Premier ministre français.
Par conséquent, il ne sera pas question de laisser une juge française, en l’occurrence Mme Sabine Khéris militante politique, et ce contre l’avis de ses propres collègues magistrats au même titre, bafouer le droit et ainsi porter atteinte à la dignité et à l’honneur du Peuple de la république de Côte d’Ivoire, de ses institutions et de ceux qui les incarnent et où les ont incarnées à une période donnée. En effet, il serait fâcheux de créer une jurisprudence nouvelle qui permettrait à tout juge français de se saisir de n’importe quel dirigeant africain pour peu qu’il le veuille, comme au sombre vieux temps de la colonisation.
En foi de quoi M. Guillaume Kigbafori Soro donne pleins pouvoirs à son conseil d’avocats de prendre toutes les dispositions que lui offre le droit pour défendre l’honneur du Peuple ivoirien, de ses institutions et partant de ses droits.
Fait à Abidjan, le 26 novembre 2021
Le Porte-Parole
Monsieur KOUABLAN MESSOU