Alors que la sortie de son single "Gouvernement 20 ans" est prévue seulement pour le 7 janvier 2022, l’artiste Tiken Jah Fakoly s’attire déjà les foudres des pontes du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti au pouvoir). Dans un post, le député de Gbon, Touré Alpha Yaya, s’en est ouvertement pris à lui et à sa chanson.
"Un artiste engagé, qui a l’amour de son peuple doit être constant dans la vérité car Dieu est vérité. Tu aurais dû refuser d’aller en exil et de rester en Côte d’Ivoire", a-t-il attaqué le faiseur de reggae. Il est allé plus loin en l’accusant d’être corrompu : "Nul ne pouvait imaginer que tu pouvais accepter cette somme pour trahir la confiance que le peuple avait placée en toi".
Et le parlementaire d’interroger l’artiste comme s’il doutait de ses connaissances : "Pour toi, la dictature, c’est condamner celui qui avait juré sur tous les toits que le président Alassane Ouattara ne serait pas le président à partir du 31 octobre, car il avait planifié un coup d’Etat ? Pour toi, la dictature, c’est condamner ceux qui ont reconnu avoir assassiné des Ivoiriens ?".
Concluant, l’honorable député s’est montré plus acerbe : "Désolé, Cher Artiste, Dieu déteste les ingrats. Même si tu as un problème particulier avec X ou Y exprime ton mécontentement intelligemment, car vivre est différent de respirer. S'il n'y avait pas de démocratie, tu serais aujourd’hui en exil et tu ne serais pas en train d'organiser un concert ici. Alors, n'aie pas la mémoire courte".
Le 7 janvier 2022, le reggaeman Tiken Jah Fakoly sort un single dont les paroles ne sont pas tendres envers le régime d’Abidjan. On peut y entendre entre autres paroles : " Quand tu parles un peu, c’est 20 ans. Si tu lèves le poing, c’est 20 ans. Quand tu t’opposes, c’est 20 ans. Si tu es avec eux, tu manges 20 ans. Si tu te rebelles, tu peux prendre 20 ans. Mais si tu les suis, tu peux manger tranquillement 20 ans. La démocratie n’a pas sa place dans ce système. Quelle que soit la géographie, en Afrique, c’est 20 ans".
Modeste KONÉ