La route tue. Ça, ce n’est pas un débat. Le constat est là, implacable. Il ne se passe plus de semaine sans qu’on enregistre un accident mortel. Pour pallier cette situation, les autorités compétentes prennent des dispositions pour réduire au maximum les morts sur les routes. Malheureusement, le constat est que les choses continuent et beaucoup de familles continuent d’être endeuillées à cause du non-respect non seulement des règles de conduite, mais également des lois et dispositions qui sont prises par le gouvernement.
Les poids lourds continuent de circuler aux heures interdites
Depuis décembre 2019, le ministère des Transports a fait un communiqué informant qu’ « il est procédé à une révision de l’arrêté n°0210 du 20 juillet 2005 portant instauration de plages horaires pour la circulation des véhicules poids lourds dans la ville d’Abidjan et de Yamoussoukro ». Ainsi, il a été interdit à ces engins de circuler entre 6 H et 9 H le matin, puis de 17 H à 21 H à compter de samedi 28 décembre 2019.
À Yamoussoukro, la note signée du ministre Amadou Koné précisait que les véhicules poids lourds dont le poids total à charge excède 10 tonnes sont tenus d’emprunter la voie de contournement de la ville (…) sous peine de sanctions réglementaire ».
Ce communiqué ajoute : « Par ailleurs, face à la recrudescence des accidents mortels de la voie publique sur le tronçon de l’autoroute du Nord allant de l’échangeur d’ABOBO/ADJAME à GESCO impliquant constamment les véhicules poids lourds, le Ministre des Transports informe les usagers de la route qu’à compter du samedi 28 décembre 2019, la vitesse maximale admise sur ce tronçon est de 30 km/h pour lesdits véhicules ».
Voilà donc qui est clair : les dispositions ont été prises pour éviter des accidents impliquant des véhicules poids lourd. Mais quel usager n'a-t-il pas observé l’un d’eux circulant à des heures qui leur sont interdites. Ils sont quelques fois impliqués dans des accidents ou dans des embouteillages. La semaine dernière, un camion a carrément bloqué la circulation sur la voie express Yopougon-Adjamé. Causant des heures d’embouteillage.
Sans formation, les chauffeurs de tricycles créent le désordre… et des accidents
Le 8 février 2022, un accident de la circulation impliquant un tricycle et un véhicule de particulier a créé un ralentissement au niveau du carrefour Faya.
Le 19 février 2022, un grave accident de circulation impliquant encore un tricycle s’est produit, aux environs de 08 h, à Abobo Akeikoi. Bilan, 4 blessés graves.
Des accidents impliquant ainsi des tricycles sont nombreux. Faisant des blessés, et même des morts. Pourtant, il existe bien un texte réglementant la circulation de ces engins à trois-roues.
En effet, en septembre 2021, au cours d’un Conseil des ministres, le gouvernement a défini un plan de circulation des tricycles. Il avait été décidé que ces engins sont désormais interdits d’accès à toutes les voies du réseau structurant de la ville d’Abidjan (toutes les routes nationales, toutes les routes en 2X2 voies et en 2x3 voies reliant les communes, tous les boulevards, les rues principales et avenues) qui jouent un rôle majeur dans le transit urbain.
Un plan de circulation assez clair, mais qui n’est pas respecté. Au nez et à la barbe des forces de l’ordre qui se montrent laxistes pendant qu’on foule au pied des textes pris par les autorités. Il est certes bien de prendre des mesures, mais il serait bon de respecter celles qui existent déjà.
Modeste KONÉ