Le pays des plus forts





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Le pays des plus forts ! c’est cette appellation que certains observateurs de la scène politique ivoirienne veulent actuellement coller à la Côte d’Ivoire. Un pays où la raison du plus fort est toujours la meilleure. Le plus fort que personne ne peut oser contredire par la pertinence de ses idées. Celui qui s’hasarde sur ce chemin est tout de suite rappelé à l’ordre. La manière peut être souple ou brutale, ça dépend de la personne qui est en face. Quand il s’agit d’un citoyen proche de la cour royale, l’appréciation de l’acte est enveloppée tout de suite dans une sorte d’euphémisme. Juste pour trouver des circonstances atténuantes à l’auteur de l’acte incriminé. Lesquelles circonstances n’existent pas pour les autres considérés comme des pestiférés. C’était cela aussi, cette nouvelle côte d’Ivoire promise aux Ivoiriens lors des différentes campagnes présidentielles. « Donnez-moi seulement 5 ans pour que je transforme le pays ». Une promesse qui se déroule dans toute sa laideur au détriment d’un peuple meurtri et soumis aux contingences sociales les plus cruelles. Et gare à celui qui ose voir, entendre et parler. Le mandarin est là, dans sa cour où aucune mouche n’a le droit de s’aventurer. Quant aux sbires, ils parcourent les rues pour distribuer les mises en garde. Tout le monde doit faire attention si on veut échapper au courroux du plus fort et à la prison. C’est lui, le principal distributeur des notes et il n’a pas de compte à rendre à qui que ce soit. Le peuple dont il devrait être, en réalité le sujet étant désormais à sa disposition parce que maté. C’est le peuple qui doit rendre des comptes au plus fort. « C’est moi le chef si je parle, plus personne ne doit lever le petit doigt sinon… ». Cette attitude passe-partout en Afrique, est aujourd’hui l’arme dont l’on se sert pour museler non seulement les peuples mais aussi pour museler les adversaires politiques. Le monde bouge mais pas avec nous. Les changements de mentalité ne feront jamais   parti de nos patrimoines là où il s’agira de mater les autres et les priver de tous les droits et de toutes les libertés les plus élémentaires. Le plus fort est ainsi applaudit dans tous les coins de rues. Et la fierté qu’il en tire est parfois comparée par lui-même au contenu de la Bible.  Il n’a jamais établi de différence entre Jésus christ et lui. Ainsi va le nouveau pays.

GOBSON ZAGO          

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