La Côte d’Ivoire gagne 29 points et se classe à la 37e place du classement mondial de la liberté de la presse sur 180 pays, selon un rapport de Reporters sans frontière (RSF) rendu public ce mardi.
Une avancée par rapport à 2021 où le pays occupait la 66e place. En Afrique, la Côte d’Ivoire est logée à la 7e place derrière les Seychelles (13e), la Namibie (18e), l’Afrique du sud (35e) et le Cap vert (36e)
Le trio de tête est occupé respectivement par la Norvège, le Danemark et la Suède.
Ce rapport relève que malgré une vague de libéralisation dans les années 1990 en Afrique, on assiste encore trop souvent à des pratiques arbitraires de censure, notamment sur internet avec des coupures ponctuelles du réseau dans certains pays, des arrestations de journalistes et des atteintes violentes.
Ces pratiques se déroulent très souvent dans la plus grande impunité, selon RSF qui en veut pour preuve, la disparition du journaliste malien Birama Touré en 2016.
S’agissant de la presse en ligne, le rapport fait savoir que ces dernières années la multiplication de lois répressives criminalisant le journalisme en ligne est venu porter un nouveau coup au droit à l’information. Dans le même temps, la prolifération des rumeurs, de la propagande et de la désinformation a contribué à affaiblir le journalisme et l’accès à une information de qualité.
« Souvent peu soutenus d’un point de vue institutionnel et encore largement dépendants des diktats éditoriaux de leurs propriétaires, les médias africains peinent à développer des modèles soutenables et durables », a relevé, RSF qui salue par la même occasion, « l'émergence récente de coalitions de journalistes d'investigation qui permet toutefois des révélations importantes concernant des sujets d’intérêts publics ».
Le rapport note que des pays comme l’Angola (99e), le Zimbabwe (137e) ou l’Éthiopie (114e) longtemps étouffés sous la dictature, ont connu une ouverture plus ou moins importante de leur espace médiatique mais, dans la plupart des cas, la répression des voix dissidentes demeure.
La note signale en outre que dans le Sahel, l’insécurité et l’instabilité politique ont fortement progressé et le journalisme y est, ces derniers temps, attaqué de manière spectaculaire.
« En 2021, deux journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso (41e), le reporter français Olivier Dubois a été enlevé par un groupe armé au Mali (111e) et plusieurs journalistes ont été expulsés du Bénin (121e), du Mali ou du Burkina Faso », conclut le document.
Lambert KOUAME