une vue des participantes au PDG, en compagnie des responsables du musée des civilisations de Côte d'Ivoire
Le réseau des femmes journalistes et professionnelles de la communication (ReFJPCI) a organisé, le vendredi 26 août 2022, au musée des civilisations d’Abidjan-Plateau, un petit déjeuner-débat dénommé « le petit déjeuner du genre (PDG) » sur le thème « l’image de la femme dans l’art sculptural traditionnel chez les baoulé, béthé, gouro et senoufo ».
Il s’agissait pour l’organisation dirigée par Agnès Kraidy, de trouver des réponses à plusieurs questions comme « quelles sont les images de la femme qu’ont sculptée les créateurs baoulé, béthé, gouro et senoufo ? Comment la femme est-elle présente, présentée, vue et donnée à voir dans la sculpture traditionnelle ?
Pour ce faire, des experts du musée, notamment le Directeur général Francis Tagro et le Conservateur principal et directeur des public et du développement culturel, Gbané Oumar, ont, à travers le décryptage de quatre œuvres représentant les aires culturelles citées plus haut, gratifié l’assistance d’un véritable cours magistral sur la place prépondérante de la femme dans l’organisation des sociétés traditionnelles.
« Dans la société traditionnelle, société principalement agraire, l’économie repose sur la femme. Sur le plan politique, pour la gestion des choses de la cité, la femme s’avère la conseillère par excellence de son époux. En effet, un notable consulte son épouse, loin des regards, avant d’aller légiférer sous l’arbre à palabres. D’où l’adage « la nuit porte conseil », a expliqué M. Tagro
La qualité des différents exposés a littéralement aiguisé l’envie du public d’en apprendre davantage sur le rôle du musée et de la place de la culture dans le développement d’un pays comme le nôtre. C’est donc tout naturellement que des questions toutes pertinentes les unes que les autres ont meublé les échanges. Vu l’intérêt non dissimulé des participants à ce PDG, le directeur du musée des civilisations d’Abidjan a saisi l’opportunité offerte pour lancer une véritable plaidoirie en faveur de son institution. Il explique alors que « les 16000 objets qu’abrite le musée des civilisations, ont été collectés, en majorité par l’administration coloniale. En conséquence, ces objets ne sont pas documentés. Il y’a donc nécessité d’effectuer des missions sur le terrain, auprès des sachants autochtones pour enrichir le fonds documentaire. Et cette recherche exige beaucoup en termes financiers »
La présidente du ReFJPCI, Agnès Kraidy, très touchée par ce plaidoyer s’est engagée à porter la voix du musée. « Le vrai handicap étant l’ignorance, surtout l’ignorance de sa culture, engageons-nous à redonner vie à notre musée ».
Notons que « Le PDG », concept initié par le ReFJPCI, bien qu’étant un espace de réflexion et de partage sur les problématiques de genre, ne peut prétendre faire plus qu’il ne peut. Mais le réseau des femmes journalistes peut s’estimer heureux d’avoir offert un cadre d’expression aux responsables du musée des civilisations d’Abidjan.
Solange ARALAMON