Dr Didi-Kouko, Directrice du CNRAO
La directrice du Centre national d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO), Pr Didi-Kouko Coulibaly Judith, exhorte les populations à se faire dépister du cancer de sein, sans attendre les campagnes d’Octobre rose, mois dédié à l’intensification de la lutte contre cette maladie.
“Un seul message: faites-vous dépister. Faites-vous dépister du cancer de sein“, a lancé Pr Didi-Kouko, samedi 29 octobre 2022, au deuxième jour de la campagne de dépistage du cancer de sein initiée par le CNRAO dans ses locaux, sis à Abidjan Cocody.
Pour la cancérologue, les femmes doivent se faire régulièrement dépister, sans attendre les campagnes de consultation gratuite.
‘’Le dépistage, c’est venir se faire examiner alors qu’on se sent en bonne santé. A partir de 20 à 25 ans, il faut s’examiner les seins soi-même tous les ans et se faire examiner les seins par un professionnel. Dans l’idéal, le faire deux fois par an. A partir de 45 ans, il faut ajouter à ces choses, la mammographie qui est la radio des seins”, a-t-elle conseillé.
“Nous encourageons les femmes à se faire consulter, car le cancer du sein, découvert au décours d’un dépistage – qui sous-entend qu’on se sent en bonne santé -, peut être guéri dans neuf cas sur dix à 100%, avec la possibilité de préserver son sein. Quand il est découvert tôt, la chimiothérapie peut être également évitée, avec une réduction des effets secondaires”, a-t-elle exhorté.
L’Etat a pris des dispositions pour que la maladie ne soit plus une fatalité, entre autres, le renforcement du plateau technique, l’association du dépistage au traitement, l’accessibilité géographique, accessibilité financière au traitement, aucune différence de chance de guérison en fonction du niveau social. Ces actions ont aujourd’hui permis de réduire le risque de cancer à 25%, relève-t-elle.
Les campagnes de consultation gratuite du CNRAO durant le mois d’octobre ont permis de dépister le 08 octobre à Abidjan, 714 femmes dont 10% de cas suspects. La campagne s’est invitée les 15 et 16 octobre, au Centre hospitalier régional (CHR) d’Agboville, dans la région de l’Agnéby-Tiassa, où elle a été couplée du dépistage du col de l’utérus, pour prendre samedi 29 octobre au CNRAO.
“L’avènement du CNRAO en Côte d’Ivoire a permis de réduire le risque de décès par le cancer de sein de 25% en quatre ans de fonctionnement. La survie du patient est passée de 51,2% en 2013 à 63% en 2022 pour tout patient confondu, quel que soit le stade. Ainsi du 25 janvier 2018 au 31 mars 2022, 1179 personnes atteintes de cancer du sein dont trois hommes ont été traitées, au centre ”, a déclaré la directrice du Centre.
En Côte d’Ivoire, par an, 3306 nouveaux cas de cancer du sein et 1785 décès, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Dans le monde, selon l’OMS, le nombre estimé de nouveau cancer de sein est passé de 1.380.000 en 2019 à 2.200.000 en 2020, ce qui en fait le cancer le plus courant. Au cours de l’année 2020, 685.000 femmes ont perdu la vie en raison du cancer du sein. Il est la première cause de mortalité.
AIP