Le ministre tchadien de la Réconciliation Abderaman Koulamallah, à la tête d’une forte délégation séjourne depuis mardi en Côte d’ivoire en vue de s’imprégner de l’expérience ivoirienne en matière de réconciliation et de cohésion nationale.
Après une visite à Duékoué (ouest, région du Guémon, ville martyr suite à la crise postélectorale), mardi 15 novembre 2022, aux côtés du ministre ivoirien de la Réconciliation et de la Cohésion nationale Kouadio Konan Bertin, lors de la célébration de la journée nationale de la paix, M. Abderaman a été reçu pour une séance de travail avec son homologue ivoirien à son cabinet.
« Je viens d’être nommé, il y a un peu plus d’un mois, ministre de la Réconciliation nationale après avoir été ministre de la communication, porte-parole du gouvernement. Il me fallait de l’expérience, il me fallait profiter de l’expérience des africains parce que j’adore la coopération sud-sud et c’est la Côte d’Ivoire que mes collaborateurs et moi avons choisi parce que vous répondez au mieux et à la vision que nous avons de la réconciliation nationale », a déclaré Abderaman Koulamallah.
Tout en vouant sa grande admiration au président ivoirien, Alassane Ouattara qui est « comme son mentor », le ministre tchadien s’est demandé comment la Côte d’Ivoire a eu cette faculté, cette capacité de résilience avec les événements et les déchirures que le pays a connus.
« Je suis arrivé ici en Côte d’Ivoire en 1993, j’étais jeune ministre des Travaux publics et des Transports. Je reviens 29 ans après, je n’ai pas reconnu la Côte d’Ivoire. Je n’ai pas reconnu Abidjan. C’est pour moi, la plus grande victoire de votre gouvernement, de vos dirigeants et surtout du président Ouattara », estime l’ancien ministre de la Communication pour qui « réconcilier les ivoiriens n’était pas gagné d’avance. Ce n’est peut-être toujours pas gagné d’avance. Mais vous êtes sur la bonne voie ».
S’adressant à son homologue ivoirien, il a salué l’énorme travail abattu avant de se demander s’il sera capable de l’imiter.
S’inspirant même de l’expérience ivoirienne, le ministre tchadien envisage d’instituer une journée de paix de réconciliation à l’image de la journée nationale de la paix célébré le 15 novembre de chaque année.
Il propose pour cette première journée, la date du 12 février, date symbolique où le pays de François Tombalbaye, premier président, a basculé dans une guerre civile 12 février 1979. « Cette guerre a duré plus de 30 qui a achevé l’unité nationale. Nous avons besoin de reconstruire notre unité et quand Dieu vous donne la possibilité d’être un dirigeant, vous devriez être juste, travailler pour la paix », a-t-il conclu.
Pour le ministre ivoirien de la Réconciliation, si l’on reconnait les mérites de notre système de réconciliation, toute la gloire revient au chef de l’Etat.
Pour le ministre Kouadio Konan Bertin, cette visite et tout ce qui a été entendu de si beau leur met la pression. « Cela veut dire que vous n’avez plus le droit de faire marche arrière. Vous devez continuer, faire mieux, à défaut, maintenir le cap », précisant que c’est une pression positive et la Côte d’Ivoire veut pouvoir mériter la confiance, l’estime de ses frères tchadiens ».
Il a assuré que la Côte d’Ivoire fera toujours en sorte que ce modèle puisse se perfectionner, aller de l’avant et garantir une paix définitive.
Les deux départements ministériels envisagent de mener des actions communes en faveur de la paix et réconciliation nationale, note-t-on.
Lambert KOUAME