Ouverture du Forum Mo Ibrahim 2019 Allocution du Président Alassane OUATTARA
-Excellence Horst KÖHLER, ancien Président de République fédérale d'Allemagne ;
-Excellence Festus MOGAE, ancien Président de la République du Botswana ;
-Excellence Monsieur Pedro Verona Rodrigues Pires, ancien Président de la République du Cap-Vert ;
-Excellence Monsieur John Dramani Mahama, ancien Président de la République du Ghana ;
-Excellence Dr Mary ROBINSON, ancienne Présidente de la République d'Irlande ;
-Excellence Madame Ellen JOHNSON-SIRLEAF, ancienne Présidente de la République du Liberia ;
-Excellence Joaquim Alberto CHISSANO, ancien président de la République du Mozambique ;
-Excellence Hifikepunye POHAMBA, ancien Président de la République de Namibie ;
-Monsieur le Vice-Président de la République de Côte d’Ivoire ;
-Madame la Vice-Secrétaire Général des Nations Unies ;
-Mesdames et Messieurs les Premiers Ministres ;
-Monsieur le Président de la Banque Africaine de Développement ;
-Mesdames et Messieurs les Ministres ;
-Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Membres du Corps Diplomatique ;
-Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions nationales, régionales et internationales ;
-Mesdames et Messieurs les Représentants des Associations et Organisations patronales ;
-Mesdames et Messieurs les Représentants des Chambres consulaires ;
-Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations de la Société Civile ;
-Mesdames et Messieurs les Représentants de la Presse Nationale et Internationale ;
Honorables invités
Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un réel plaisir que je vous accueille à Abidjan, à l’occasion de l’édition 2019 du Weekend Mo Ibrahim qui a pour thème : «Migrations africaines : jeunesse, emploi et mobilité ».
Je voudrais vous souhaiter à toutes et à tous le traditionnel « AKWABA » : Bienvenue en Côte d’Ivoire !
Mes salutations chaleureuses vont à l’endroit des anciens Chefs d’Etat qui nous font l’honneur et l’amitié d’être parmi nous aujourd’hui, pour prendre part à ce forum.
Merci chers frères et soeurs d’être à nos côtés. Je voudrais également remercier la Fondation Mo Ibrahim et son Président, pour avoir choisi la Côte d’Ivoire pour abriter cet évènement de renommée internationale, qui permettra de débattre de questions au coeur du développement de l’Afrique.
Cette édition 2019, qui traite des questions migratoires sur le continent, est d’une pertinence particulière au regard de l’actualité et des réalités que traversent nos pays respectifs.
Je voudrais donc féliciter Dr Mo Ibrahim, pour son engagement en faveur de la promotion de la bonne gouvernance, du leadership et du développement en Afrique.
En effet, le Prix Mo Ibrahim et l’Indice Ibrahim de la Gouvernance Africaine (IIAG) se sont imposés comme des références internationales dans l’évaluation du leadership, dans la promotion de la bonne gouvernance et la transparence sur le continent africain.
Depuis mon accession au pouvoir, la Côte d’Ivoire a engagé d’ambitieuses réformes en vue de renforcer la gouvernance et la transparence dans la gestion publique.
Tous ces efforts se sont traduits par une amélioration significative de notre classement dans l’Indice Mo Ibrahim, qui est passé de la 41e à la 22e place, soit la plus forte progression enregistrée entre 2007 et 2018.
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Nous aurons l’occasion d’échanger davantage sur le thème central de cette rencontre et plus généralement sur la gouvernance en Afrique à l’occasion du panel auquel je prendrai part demain.
Pour l’heure, je voudrais remercier la fondation Mo Ibrahim pour le grand honneur fait à mon pays, en nous offrant l’opportunité de rendre hommage et de saluer, ici en terre ivoirienne, la mémoire de notre frère Kofi Annan, ancien Secrétaire Général des Nations Unies, Prix Nobel de la Paix, grand et digne fils d’Afrique.
L’humaniste, l’humanitaire et le grand diplomate Kofi Annan aurait été particulièrement fier de la qualité de cette Assemblée réunie aujourd’hui autour du thème de cette édition 2019 du Forum Mo Ibrahim : « Migrations africaines : jeunesse, emploi et mobilité ».
Ces problématiques ayant été constamment au coeur de son engagement et de ses actions. Kofi Annan était bien plus qu’un Ami de la Côte d’Ivoire, c’était un fils de notre pays, un frère qui a partagé la peine des Ivoiriens tout au long de la grave crise politico - militaire que la Côte d’Ivoire a connue. Avec optimisme, il a mis tout son talent de diplomate pour accompagner la Côte d’Ivoire dans la recherche de solutions pacifiques.
Le nom « Kofi Annan » est étroitement lié au retour de la paix et de la sécurité dans notre pays. Nous lui devons, notamment, l’engagement et la forte mobilisation de la Communauté internationale aux côtés du peuple ivoirien aux premières heures de cette crise.
Déterminé à ne pas laisser sombrer notre pays, Kofi Annan n’a pas hésité un seul instant à mettre l’autorité des Nations Unies, et son exceptionnel sens de la négociation dans la balance, pour conclure l’Accord de Linas-Marcoussis et sceller les premiers jalons du processus de sortie de crise qui nous a conduits à la paix et la stabilité.
En reconnaissance de son importante contribution au retour de la paix en Côte d’Ivoire, j’ai tenu à lui rendre hommage le 5 décembre 2018, pendant la Présidence ivoirienne du Conseil de sécurité des Nations Unies, et à saluer dans l’enceinte même du Conseil de sécurité, haut lieu de ses nombreuses batailles politiques diplomatiques, son exceptionnelle contribution à la paix et à la sécurité dans le monde, ainsi que son humanisme et sa grande sagesse.
L’Organisation des Nations Unies lui doit très largement le prestige qu’elle a acquis après l’effondrement du Mur de Berlin. Il a redonné vie et force aux principes de la Charte des Nations Unies, au droit international et réinventé le Multilatéralisme. Mais par-dessus tout, grâce à son courage politique, à la force de ses convictions et à son autorité morale, il a donné au plus grand nombre des Etats membres, des raisons de croire aux Nations Unies et au Multilatéralisme.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Le monde a perdu un infatigable artisan de la paix, un défenseur du règlement pacifique des différends et un grand visionnaire. Kofi Annan a su faire entrer les Nations Unies dans le 21e Siècle, grâce aux réformes importantes qu’il a initiées et à une ouverture sans précédent de l’Organisation mondiale aux grands enjeux du développement et aux nouveaux acteurs nonétatiques.
Le Sommet du Millénaire en 2000 et l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement(OMD) constituent à cet égard l’un de ses plus grands succès dans la lutte qu’il a menée sans relâche contre la faim, la pauvreté, les inégalités, et pour l’accès à l’éducation, au traitement contre le VIH/SIDA, ainsi que la préservation de l’environnement.
L’action de Kofi Annan à la tête des Nations Unies a permis au monde d’avoir un autre regard sur l’Afrique, de la considérer comme une terre d’opportunité et de mettre ses préoccupations au coeur de l’Agenda multilatéral, alors que toutes les prévisions soulignaient son décrochage géopolitique.
J’invite l’Afrique et notre jeunesse à être fières de la contribution remarquable de Kofi Annan à l’essor de notre continent et au renforcement de son rôle sur la scène internationale.
Son action et son oeuvre, mais aussi son humanisme doivent inspirer davantage la jeunesse africaine, nos jeunes diplomates et tous ceux qui participent à la construction de l’Afrique.
Kofi Annan était un acteur majeur de notre temps, sa voix et sa sagesse, par ces temps agités, manqueront aux grandes causes du monde comme je l’ai dit devant le Conseil de sécurité à New York. Son élégance, sa sagesse et son humanisme nous manquent énormément.
Je voudrais dire à son épouse Nane (qui n’a pu se joindre à nous) et à ses enfants (Kojo, Nina et Ama) que Kofi demeurera à jamais une boussole et un modèle pour les générations présentes et futures.
Je vous remercie.