Serges Kassy, frère mien. Pardonne-moi, je vais changer le vocable de ta chanson : «Allo Duékoué» par «Allo monsieur Ouattara». Il y a quelque chose qui manque. Ou bien vous ne voyez pas ? Et pourtant, on n’a pas besoin de lunettes pharmaceutiques ou de microscope pour voir. Et il est tout près de vous. Il n’est pas loin. Il suffit d’une volonté politique pour que cela soit. On dirait que vous ne m’entendez pas. Je suis leur micro. Et leur haut-parleur. La soixantaine de militaires sortent quand ? C’est ce qu’on voudrait savoir. Voici quelques extraits tirés de votre discours sur la réconciliation a tenu, le lundi 1er avril 2019, devant les députés ivoiriens, à l’occasion de l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2019 de cette institution : «La réconciliation et la cohésion sociale ont toujours figuré au rang de mes priorités. Il s’agit d’un engagement de chaque instant que nous devons mener ensemble. C’est pourquoi, je voudrais en appeler à la responsabilité de chacun afin de préserver la paix et la cohésion. Nous devons tous tenir un discours apaisé car nos compatriotes, dans leur grande majorité, aspirent à vivre et travailler ensemble, dans la paix et la sécurité, pour bâtir notre Nation. Notre Nation est jeune; elle est fragile. Nous en avons fait l’expérience au cours de ces deux dernières décennies». Et tout le monde est d’accord. Mais entre ce discours et la réalité, il y a un grand fossé. C’est le jour et la nuit. Trop de discours. Il faut passer à l’action. Les Ivoiriens veulent des actes concrets. Et l’un de ces actes concrets attendus, c’est la libération de la soixantaine de militaires. Et c’est Excellence Zadi, un frère mien, [au passage, nous lui souhaitons un bon retour après des mois de maladie], qui a raison de dire: «Pour la paix et la réconciliation nationale, si vous souhaitez cela réellement et non pas pour un discours purement démagogique, libérez le général Dogbo Blé et les militaires encore détenus». Allo monsieur Ouattara. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Tout le monde t’attend. On a le regard tourné vers vous. La libération de la soixantaine de militaires, c’est pour quand ? Vous-même avez toujours, dans votre discours devant les parlementaires, dit : «J’ai démontré mon engagement en faveur de la réconciliation et je suis heureux de constater que cette réconciliation nationale est bel et bien en marche. L’amnistie accordée à plusieurs de nos compatriotes, dont l’ex-première dame, Simone Ehivet Gbagbo ou encore Messieurs Lida Kouassi et Assoa Adou ainsi que ma décision de ne plus envoyer d’Ivoiriens à la Cour pénale internationale (Cpi), s’inscrivent dans cette voie. De même, je me félicite des décisions prises auparavant par la justice, qui ont permis la mise en liberté de nombreux de nos compatriotes poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise postélectorale de 2010, ou des infractions contre la sûreté de l'Etat commises après le 21 mai 2011, date de mon investiture officielle». C’est bien. Mais cela a un goût d’inachevé. Il faut aller plus loin, pour la paix et la réconciliation. Les Ivoiriens affirment que cela ne suffit pas. La soixantaine de militaires encore détenus dans vos geôles doivent recouvrer la liberté. Et vous avez les moyens et les pouvoirs de le faire. Les Ivoiriens disent: pas un pas vers la réconciliation sans la soixantaine de militaires. Je ne suis pas «Kpakpato ». Je suis leur micro. Et leur haut-parleur. Aidez-moi à réclamer la libération des militaires. Démocrates, venez! Personnes éprises de paix et de justice, venez! Aidez-moi à réclamer leur libération! Aidez-moiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. Bonne lecture. Allons-y seulement. Haut les cœurs. La liberté vaincra. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. A la semaine prochaine. Inch’Allah !
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