Leçons de guerre et de patriotisme





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Ce n’est pas d’aujourd’hui. La défense vaille que vaille des intérêts de la nation et de sa survie a toujours rythmé la vie des humains. Il n’y a qu’à voir en Amérique Latine comment Fidel Castro el lider maximo s’est opposé courageusement et victorieusement contre la grande Amérique du nord, au début des années 60. Rien que pour la liberté du peuple cubain.

Au Venezuela, Nicolas Maduro ne fait pas moins. Il affronte presque tout seul, les Etats-Unis et leurs alliés européens qui ont tout mis en œuvre pour l’éjecter de son fauteuil afin que son pays tombe dans les mains «du grand satan». Mais rien n’y fait. Héritier du chavisme qui lui-même tire ses ressources du bolivarisme, Maduro n’a jamais baissé les bras, même quand plus personne n’y croyait. Aujourd’hui, il est sur une pente ascendante, preuve pour lui que le bolivarisme est un esprit immortel.

Loin en arrière, dans les années 1800, c’est celui que les peuples d’Amérique du sud n’oublieront jamais pour avoir sacrifié sa jeunesse afin que la grande région sorte des griffes des colons espagnols. L’histoire retient de ce jeune général au nom kilométrique de Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar y Palacios, un homme d’Etat exceptionnel comparé à ceux du continent européen : «Bolívar a mené 100 batailles, dont 79 furent décisives, et pendant ses campagnes, il a parcouru 70 000 kilomètres à cheval, soit dix fois plus qu'Hannibal, trois fois plus que Napoléon et deux fois plus qu'Alexandre le Grand». Que ne ferait-on pas pour la liberté de ses concitoyens !

Les bonnes causes, il y en a partout et leur défense pour le rayonnement de la cité trouve toujours des volontaires ici et ailleurs. Au milieu des années 1900, la Chine pourtant fortement divisée s’est rassemblée pour chasser avec succès l’envahisseur japonais. Et l’histoire nous rappelle que ces conquêtes et reconquêtes s’accompagnent la plupart du temps des décisions difficiles à prendre comme le piétinement des lois et «les assassinats ciblés des poltrons et des traitres». Raison d’Etat oblige. Parce que sauver la nation, sauvegarder les intérêts des peuples méritent que l’on marche sur ses propres principes.

L’histoire des luttes a, gravé dans le marbre, le discours tenu à la Chambre des députés le 28 juillet 1885 par un homme «de gauche» français pour faire l’apologie de la colonisation. Si les historiens de l’hexagone ne veulent retenir de Jules Ferry que le grand républicain, le ministre qui a rendu l'école gratuite, laïque et obligatoire, des mémoires se souviennent tout de même que dans le but de sauver les industries françaises qui n’avaient plus de débouchés, selon lui, sur les territoires européen et sud-américain, il a proposé et défendu avec hargne que la France se lance dans la colonisation des territoires du continent noir.

Et afin de convaincre son auditoire révolté, conduit par son ennemi George Clémenceau, cet apologue de la colonisation a même enfoncé le clou en se transformant en héraut de la classification des races. «Les races supérieures (…) ont le devoir de civiliser les races inférieures». Parce que les intérêts de la France priment.

Tout près de nous dans le temps, l’Ukraine. Le temps que le conflit armé qui se déroule sur le territoire de cette zone slave met dans son déroulement permet au monde entier de découvrir que le président ukrainien n’est que le bras armé de l’OTAN pour affaiblir ou anéantir la Russie. Une sorte de cheval de Troie pour entrer dans le cœur du grand voisin. Ce qui différentie le chef d’Etat ukrainien des autres chefs qui, eux, se sont sacrifiés pour défendre les intérêts de leurs pays en danger.

La lutte de Zelensky aurait été saluée à travers le monde comme celle de Simon Bolivar s’il avait dit non à la proposition de l’OTAN de passer par l’Ukraine pour «affaiblir ou détruire l’économie russe». Et, croyez-moi, il aurait eu le soutien militaire de nombre de pays si la grande Amérique, pour se venger de son refus, choisissait de lui faire la guerre. Ce qui ne serait d’ailleurs pas possible puisque l’OTAN verrait derrière l’Ukraine l’ogre russe.

Et le monde ne vivrait peut-être pas dans une terrible angoisse depuis le 24 février 2022.

Abdoulaye Villard Sanogo

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