Le travail se poursuit toujours pour le sélectionneur des Eléphants de Côte d’Ivoire. Outre sa prospection en Europe, Jean-Louis Gasset était à Abidjan du 30 janvier au 5 février 2023 pour voir à l'œuvre les footballeurs locaux, notamment le gardien de l’Asec Mimosas, Ayayi Charles Folly, auteur d’une prestation remarquable au CHAN Algérie 2023. Il a également mis à profit son séjour pour faire de la prospection des infrastructures sportives de la ville d’Abidjan dans le but d’anticiper ses choix à moins d’un an de la CAN Côte d’Ivoire 2023. Aussi, à quelques semaines des prochaines échéances, les 3è et 4è journées des éliminatoires de cette compétition, s’est-il prononcé sur ses ambitions et fait un bilan partiel après pratiquement neuf mois à la tête de l'encadrement technique des Eléphants. Interview.
Quel bilan pouvez-vous faire après huit mois passés avec la sélection ivoirienne?
Je peux déjà dire que pendant cette période, nous avons effectué un grand travail d’observation concernant les joueurs. Il était important de les voir vivre ensemble, d’analyser leur comportement dans le groupe et surtout de les voir en situation de titulaires, remplaçants ou même absents du groupe. L’objectif était de comprendre comment et pourquoi ce groupe a connu des échecs aux éliminatoires de la coupe du monde au Qatar et en 8ème de finale de la dernière CAN au Cameroun. Il faut dire aussi que nous avons pu voir une cinquantaine de joueurs dont de jeunes talents comme Abakar Sylla et Datro Fofana. Nous sommes bien évidemment très attentifs à leur temps de jeu, à leurs performances et aux suivis médicaux.
Au regard de tout cela, quelles sont vos déductions?
A travers nos différentes prestations face notamment à la Zambie, au Lesotho et au Burkina Faso, il nous est apparu une évidence que ce groupe avait besoin de renfort. Nous avons donc sollicité de nouveaux joueurs afin d'amener une concurrence sur des postes bien précis avec des profils répondant à des critères tels que la motivation, le désir d’appartenance, les qualités techniques et la volonté d’adhérer au projet. La notion de groupe ou de collectif doit être un vecteur essentiel avec de vrais leaders pour nous conduire au succès.
Que préconisez-vous alors?
Pour trouver un palliatif aux difficultés rencontrées, notre travail a été de cibler les postes à renforcer, les profils de joueurs correspondant à nos attentes. Il a fallu multiplier les déplacements, les rendez-vous, les échanges avec les coachs et les joueurs. Toutes ces négociations demandent de la patience, tout en maintenant le contact et en suivant les performances de ces joueurs dans leurs clubs. Nous avons déjà apporté une première retouche avec le retour de Séko Fofana qui était une de mes priorités. Les retours de Sébastien Haller et Eric Bailly sont un atout pour nous. Nous allons renforcer ce groupe avec trois ou quatre joueurs qui doivent nous apporter un plus.
A moins d’un an de la compétition, avez-vous une idée plus précise sur le groupe?
Notre objectif est de créer un groupe «commando» dans la cohésion et la discipline. Rassurez-vous, les places seront chères! Dans les faits, c’est tout un puzzle à construire. C’est-à-dire établir le meilleur groupe possible ayant l’ambition de porter fièrement et dignement les couleurs de la Côte d’Ivoire. Et puis, il y a une forte attente. Notre volonté avant la phase de compétition est, dans un premier temps, de dégager un groupe soudé en maintenant notre travail d’observation. Nous voulons ensuite la mise en place d’un projet de jeu, travailler les automatismes et effectuer un gros travail sur les stratégies.
Avez-vous un message particulier à l'endroit des Ivoiriens?
Nous voulons jouer nos dernières rencontres en Côte d’Ivoire avant la CAN afin de communier avec notre public. La communion entre le peuple ivoirien et sa sélection doit être une grande force. Nous savons les attentes et elles doivent être une pression positive et motivante. Au vu des résultats des dernières échéances, lors de la coupe du monde au Qatar, nous avons tous vu le bon comportement des nations africaines, nous en déduisons donc que nous sommes dans une position d’outsider. C’est la réalité actuelle. Nous voulons répondre positivement à l’espoir que tous les Ivoiriens placent en nous. Mais je reste persuadé que le succès se fera dans l’union sacrée de tous!
Source : Fif