L’Eglise méthodiste unie Côte d’Ivoire (EMUCI), en réaffirmant les principes bibliques du mariage entre l’homme et la femme, exprime son opposition et dit «non» à tout projet de légalisation de la polygamie en Côte d’Ivoire.
Dans une déclaration du président de la Conférence annuelle, Bishop Benjamin Boni, lue par le secrétaire de l’Eglise, Très Révérend Pasteur Isaac Bodjé, mardi 14 mars 2023, à Abidjan, l’EMUCI considère que la légalisation de la polygamie serait contre la volonté de Dieu en ce qu’elle s’opposerait à son projet initial de mariage pour le bonheur de l’homme et de la femme.
La loi du 26 juin 2019 relative au mariage, en son article 1er, stipule que « le mariage est l’union d’un homme et d’une femme célébrée par devant l’officier civil » et l’article 45 de renchérir que « les époux s’obligent à la communauté de vie, ils se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance ».
S’appuyant sur ces deux articles, l’EMUCI estime que toute légalisation de la polygamie serait à la fois «anti-constitutionnelle » parce qu’elle violerait les dispositions ci-dessus citées dans la Constitution ivoirienne et «illégale» en ce qu’elle violerait la législation ivoirienne qui déclare le mariage monogamique.
L’EMUCI pense aussi que, de ce point de vue, la légalisation de la polygamie «bafouerait les valeurs de dignité, de respect de la personne humaine et de fidélité» inscrites dans la Constitution et constituerait «un recul par rapport aux acquis démocratiques» en consolidant une rupture du principe d’égalité entre l’homme et la femme.
Le Très Révérend Pasteur Isaac Bodjé avait à ses côtés, l'aumônier de la Radio La Voix de l’Espérance (Radio méthodiste), Célestin Akaffou et le président du mouvement des laïques de l’Eglise, Pr Louis Aboua.
Le 30 juin 2022, un député de la majorité présidentielle, Yacouba Sangaré, a déposé à l’Assemblée nationale, une proposition de loi portant légalisation d’une polygamie optionnelle en Côte d’Ivoire.
Ce projet de légalisation de la polygamie suscite de la controverse et les organisations féministes, au plan national, ont vivement exprimé leur opposition à la proposition de loi du député.
(AIP)