Le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition) de Laurent Gbagbo a dénoncé ce jeudi, les attaques menées par Abdul Awassa, se réclamant du parti au pouvoir, contre Marie-Odette Lorougnon, vice-présidente du PPA-CI et membre du Conseil stratégique et politique.
«Le PPA-CI dénonce avec la plus grande fermeté les attaques physiques menées par le sieur Abdul Awassa et ses acolytes (…) la nuit dernière contre la camarade Marie-Odette Lorougnon », s’est insurgé, le porte-parole du parti, Justin Koné Katinan, lors d’une conférence de presse, tenue ce jeudi, au siège dudit parti.
Le PPA-CI qui juge «inacceptable et intolérable» le harcèlement judiciaire dont sont victimes ses militants et ses cadres, estime que les attaques contre la vice-présidente et les autres cadres du parti "sont la manifestation d’une dérive extrémiste du régime ivoirien". Avant de tenir pour responsable, le gouvernement pour tout ce qui pourrait arriver à l’intégrité physique et morale de Marie-Odette Lorougnon et de tout autre cadre du PPA-CI.
Un groupe de jeunes avec à leur tête, Abdul Awassa, s’est rendu mercredi 15 mars au domicile de Marie-Odette Lorougnon pour, disent-il, l’interpeller suite à des propos qu’elle aurait tenus au cours d’un meeting. Selon ce groupe, Mme Lorougnon aurait traité de mercenaires, les militaires ivoiriens qui avaient été détenus durant six mois au Mali.
En 2019, Abdul Awassa avait posé pareil acte. A la tête d'un groupe d'individus, il avait versé un liquide sanguinolent devant la résidence du président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié.
Justin Katinan dénonce également «avec fermeté, l’instrumentalisation à des fins politiques», de l’appareil judiciaire par le pouvoir, et l’impunité accordée aux organisations proches du pouvoir et les poursuites et emprisonnements «sans motif» valable des militants de l’opposition.
Le PPA-CI attire l’attention de la communauté internationale sur la «dégradation subite et inexpliquée» du climat politique et social voulue et entretenue, selon lui, par le gouvernement et le RHDP. A cet effet, Koné Katinan a annoncé des visites et des séances de travail avec les chancelleries et les organisations accréditées dans notre pays.
Quant aux militants condamnés à deux ans de prison ferme pour trouble à l’ordre public, le PPA-CI «exige leur libération sans délai» et exprime sa solidarité sans faille aux militants incarcérés ainsi qu’à leurs familles et exige la fin des persécutions judiciaires contre le secrétaire général du parti, convoqué à comparaître à nouveau lundi 20 mars 2023 devant la juge d’instruction du 10ème cabinet.
Ces militants du parti de Gbagbo condamnés ont été interpellés le 24 février 2023 aux alentours du 10ème cabinet du juge d’instruction alors qu’ils y étaient, selon eux, pour apporter leur soutien au secrétaire général du PPA-CI, Damana Pickass, convoqué par la juge d’instruction pour son implication présumée dans l’attaque du camp militaire du deuxième bataillon projetable, situé à Anokoua Kouté, dans la nuit du 20 au 21 avril 2021 et ayant fait trois morts et un blessé par balle.
Lambert KOUAME