Les producteurs d’anacarde du Gontougo peinent à vendre leurs produits : Voici les raisons





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Les producteurs d'anacarde du Gontougo sont dans le désarroi à cause de la mévente de leurs produits



Une grosse quantité de la production d’anacarde, issue de la campagne de commercialisation 2023, est bloquée dans les magasins de stockage et les maisons des producteurs depuis le mois de mars, dans la région du Gontougo.

Selon un acheteur de produits installé dans la ville de Bondoukou que nous avons joint par téléphone le 30 mars 2023, les causes sont multiples et se trouvent à plusieurs niveaux. Et la première d'entre elles, c’est que les acheteurs agréés expliquent qu’il n’ont pas d’argent pour les achats.

«Depuis début mars 2023, les producteurs d’anacarde peinent à écouler leurs produits. Parce que nous les acheteurs n’avons pas d’argent. Une grande quantité de la production de la campagne 2022, n’a pas été évacuée. Alors, l’argent reçu pour cette campagne en cours, a été, pour la plupart des acheteurs, destiné à vendre le stock restant. Depuis lors, c’est le blocage total», nous a-t-il confié sous le couvert de l’anonymat. 

La deuxième cause, au dire de notre informateur, se situe au niveau de la qualité de la noix de cajou. «Pour cette campagne en cours, la qualité de la noix de cajou est examinée au peigne fin. Un camion chargé de plusieurs tonnes d’anacarde en direction du Port a été retourné après vérification de la qualité de la noix», a-t-il expliqué.

Une situation qui pousse certains producteurs à vendre leurs produits à des prix en dessous de celui autorisé par l’Etat de Côte d’Ivoire. Il poursuit pour rappeler qu’il y a quelques années, le marché d’achat de l’anacarde, dans certains villages du Gontougo, était géré par des acheteurs ghanéens. Ceux-ci proposaient des prix d’achat convenables.

«Mais depuis 2015, le gouvernement ivoirien a interdit le transit du produit vers le Ghana. Et nous n’arrivons plus à nous en sortir. Si rien n’est fait, à quelque jour de l’ouverture de la 4ème édition du Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde (Sietta), la Côte d’Ivoire qui produit près d’un million de tonnes par an pourrait connaître une crise au sein de la filière», prévient notre interlocuteur.

La Côte d’Ivoire est le premier producteur africain de l’anacarde et selon les estimations, le secteur fait vivre plus de 400 000 producteurs.

D.B

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