La Deutsche gesellschaft für internationale zusammenarbeit GmbH (GIZ), la coopération allemande, dans le cadre de la mise en œuvre du projet global “durabilité et valeur ajoutée dans les chaînes d’approvisionnement agricoles” (ProAgriChains) du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement, et la Société africaine des plantations d’Hévéa (SAPH), ont signé, lundi 31 juillet 2023, à Abidjan-Riviera Golf, un accord de partenariat. Par ce geste, les deux parties entendent coopérer dans le cadre du projet « Sustainable rubber for communities » qui vise à susciter un changement de comportement des communautés riveraines de la réserve naturelle de Mabi-Yaya, à Yakassé-Attobrou, dans la région de la Mé, et développer un système durable de restauration naturelle du paysage forestier qui fait du palmier à huile un ami des forêts.
Le projet qui couvre la période du mois de février 2023 à avril 2023, permettra de renforcer la lutte contre la déforestation à travers la surveillance satellitaire, la création d’activités génératrices de revenu, une traçabilité du caoutchouc naturel et renforcer sa production sans déforestation. D’un coût de 61 millions Fcfa, il sera financé à hauteur de 51% par la SAPH et 49% par la coopération allemande.
« A travers ce projet, nous nous engageons résolument en faveur d'une déforestation zéro, préservant ainsi nos ressources naturelles et notre biodiversité. En parallèle, nous avons mis en place une politique de traçabilité pour notre caoutchouc, avec un accompagnement direct des planteurs villageois », s’est engagé Serres Thiery, directeur général de la SAPH. Selon lui, il s’agit pour son entreprise de continuer à gérer cette importante filière qu’est le palmier à huile, en respectant la préservation des espaces naturelles.
Quant à Dr Johannes Agrahy, responsable du projet AGRICHAIN, il a notifié que cette signature marque ainsi une étape cruciale dans la lutte contre la déforestation en Côte d'ivoire. Il pense que grâce à l'engagement conjoint du GIZ et de la SAPH, les efforts pour préserver la réserve naturelle de Mabi-Yaya et renforcer la durabilité des activités agricoles dans la région de la Mé, prennent ainsi une nouvelle dimension, en alliant efficacement enjeux environnementaux et développement économique.
Le phénomène de déforestation en Côte d’Ivoire est inquiétant. Le pays est passé de 16 millions d’hectares de forêt, en 1900, à 2,97 millions d’hectares en 2021 (Inventaire Forestier et Faunique National - IFFN). En un peu plus d’un siècle, il a perdu 84 % de son couvert forestière. Cette déforestation résulte de l’action cumulée de plusieurs facteurs dont l’agriculture extensive. Le gouvernement ivoirien a entrepris au cours de cette dernière décennie, plusieurs réformes, parmi lesquelles l’adoption de la Politique de préservation de réhabilitation et d’extension des forêts (PPREF) en 2018, déclinée en Stratégie de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts (SPREF), en 2019, et la promulgation de la loi n°2019-675 du 23 juillet portant code forestier.
Modeste KONE