Et si l'on créait un ministère des Traditions culturelles ivoiriennes ?





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Je plaide. Pour la culture. La culture ivoirienne. Du moins pour le réveil de notre tradition. Notre tradition culturelle. Celle que nous avons été contraints d’abandonner pour la modernité, la tradition culturelle occidentale. Plus précisément la française. Celle-ci, après son entrée en bri dans notre vie depuis la fin du XIXè siècle, ne sait plus où donner de la tête. Elle n’a plus de souffle. Elle a inventé. Elle s’est réinventée. Impossible de se remettre sur pied. Et, si nous n’y prenons garde, dans sa chute libre, elle va nous entrainer avec elle.

Regardez comme elle marche sans frein ! Elle fonce tête baissée, à la manière d’un bélier. Elle s’est installée et nous avec, dans l’immoralité la plus puante. Elle nous invite à renverser le monde et ses valeurs. Celles-là que la nature a créées et dont la tranquille immuabilité, telle une montagne, ne saurait se négocier. Allons-nous, pieds et poings liés, comme à la fin des années 1800, rejoindre ce nouveau monde sans valeurs cohérentes ? Allons-nous collaborer étroitement à la destruction du monde créé par celui qui est incréé ?

Transgenre. Trans-sexuel. Homosexuel. Lesbienne. LGBTQ+ etc. Ces substantifs alignés par le nouveau monde sans valeurs, ont-ils un sens pour nous et chez nous ? Sommes-nous préparés ou prêts à leur apporter une réponse claire et nette inscrite dans « une certaine immuabilité, une permanence temporelle » parce que tirée de l’enracinement dans notre tradition ? Il semble que c’est cette réponse attendue, qui s’appuie sur ce que nous sommes, qui peut nous éviter de tomber avec le nouveau monde dans ce trou béant sans possibilité d’en regagner les rebords. Parce que nous avons la possibilité de refuser cet accompagnement insensé, de dire non.

Disons donc à chacun son monde et ses valeurs. A chacun ses particularités. Celles qui ne se discutent pas. Celles qui, au carrefour du rendez-vous du donner et du recevoir, s’imposent sans être balafrées. Mais il faut que la République les encadre pour un retour sécurisé suivi d’un atterrissage en douceur. C’est ce qui vaut notre plaidoyer pour un ministère de la Tradition culturelle ivoirienne. Son rôle, son objectif et les contours de son évolution devraient être définis par les spécialistes dont regorge le pays.

Mais l’on peut toutefois se risquer à dire que l’une de ses premières tâches devraient être de mobiliser tout le pays autour des valeurs nôtres que les spécialistes en question auront pris le temps de recenser. Il ne serait pas mal de confier aux maires, préfets et sous-préfets, l’organisation, tous les ans, de cérémonies festives ou éducatives autour de ces valeurs. Des concours du meilleur dans chaque discipline inciteraient les jeunes et les moins jeunes à s’intéresser davantage à ces disciplines qui devraient être enseignées dans nos différents établissements scolaires et universitaires ainsi que dans l’armée. Et la famille, composée d’un homme et d’une femme, devrait être la discipline de base.

Qu’on se le tienne pour su. La Côte d’Ivoire, l’Afrique et le monde sont à la croisée des chemins en cette année 2023 finissante. S’il est vrai que la culture est la seule chose qui reste à l’humanité lorsqu’elle a tout perdu, ayons le courage d’aller chercher notre culture et nous y incruster durablement. Car une nation en crise qui s’accroche à ce qui lui est chère et qui lui est propre arrive toujours à dominer cette crise. Les Chinois ne diront pas le contraire, eux qui, dans leur marche vers le futur, n’ont pas hésité à chasser de leur territoire, les différents envahisseurs-prédateurs qui tentaient de leur vendre de l’exotisme.

Abdoulaye Villard Sanogo

 

 

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