Vie privée, diffamation, atteinte à la dignité humaine : Me René Bourgouin donne les clés pour informer sans nuire





vie-privee-diffamation-atteinte-a-la-dignite-humaine-me-rene-bourgouin-donne-les-cles-pour-informer-sans-nuire


« Vie privée, diffamation, atteinte à la dignité humaine : comment informer sans nuire ? ». C’est autour de ce thème que s’est tenue, ce jeudi 14 septembre 2023, à la Maison de la presse, à Abidjan-Plateau, la 22e session de la traditionnelle rencontre de formation et d’échanges mensuels en faveur des acteurs des médias, dénommée ANP Academy.

Contextualisant, le président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), René Bourgoin, estime que ce thème met à la fois, en exergue, le droit à l’information, la liberté d’expression, mais en même temps, des éléments qui constituent des limites à cette liberté.

Selon lui, plusieurs textes supranationaux et nationaux, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, de même que la Constitution ivoirienne et les lois sur le régime juridique de la presse consacrent la liberté de la presse.

Selon ces textes, chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses idées. Toutefois, a-t-il relevé, ces textes ne manquent pas d’émettre des limites, entre autres, le respect de la loi, des droits d’autrui, de la sécurité nationale.

Avec toutes ces limites légales et également déontologiques, peut-on informer sans nuire ? « Oui », s’est empressé de répondre le juriste, pour qui, il est possible d’informer sans nuire à la condition évidente de respecter certains principes et certaines normes journalistiques, de trouver un certain équilibre entre le droit à l’information et le respect de la vie privée des personnes.

Sur ces principes, le panéliste a demandé aux journalistes de vérifier leurs sources et de s’assurer que les informations partagées sont exactes et fiables, de donner les différents points de vue en évitant de favoriser une perspective particulière, d’être conscients de l’impact des mots et savoir qu’ils peuvent avoir des conséquences. Il leur a également demandé de fournir un contexte approprié pour aider les personnes à comprendre ce qu’on veut donner comme information, de protéger la confidentialité des personnes et d’éviter de divulguer des informations personnelles sans consentement.

« Garder ces principes peut aider à informer de manière responsable et éthique en minimisant les préjudices potentiels », a-t-il conclu.

Quant au président de l’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie (OLPED), Zio Moussa, co-panéliste, il a insisté sur une autre nuisance qu’il a qualifiée d’ailleurs de première nuisance, celle que les journalistes portent à leur métier, à savoir la méconnaissance des règles du journalisme. A cet effet, il a invité les journalistes à apprendre, à connaître, à maîtriser et à respecter l’éthique et la déontologie du journalisme dans l’exercice du métier.

Pour lui, le respect des 21 devoirs et 10 droits contenus dans le Code de déontologie ainsi que la grille d’écoute et de lecture de l’OLPED, permettent, à défaut de l’éliminer totalement et définitivement, de réduire de façon substantielle les nuisances massives contre les usagers des médias.

Lambert KOUAME

 

En lecture en ce moment

Téléphonie : La Tanzanie augmente ses recettes grâce à un système de surveillance de son trafic téléphonique

Eric Bailly : je reviendrai très bientôt avec plus de force