Situation sécuritaire : voici les fléaux qui menacent la région Est de la Côte d’Ivoire





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une vue des forces de l'ordre à l'une des frontières de la Côte d'Ivoire



En marge d’un reportage sur les fistules obstétricales dans la région du Bounkani, nous avons rencontré, il y a quelques semaines, le point focal sécurité du système des Nations-Unies à Bondoukou, Yassine N'Goran. 

Elle nous a présenté les défis sécuritaires de la zone Est de la Côte d’Ivoire qui couvre les régions du Folon, de la Bagoué, du Tchologo, du Poro et du Bounkani. Toute cette partie du pays est confrontée depuis quelques années à des tentatives d’attaques terroristes.

« Nous faisons frontière avec le Burkina Faso et le Mali. Nos défis sécuritaires ici sont le terrorisme, la criminalité, les troubles civils et les catastrophes naturels. En ce qui concerne le terrorisme, pendant les années 2019, 2020 et 2021, nous avons enregistré des attaques à la frontière Burkina Faso-Mali, précisément vers Téhini. Mais ces attaques étaient ciblées contre les postes des forces de défense et de sécurité. Elles étaient quelques fois suivies de découvertes d’engins explosifs improvisés de fabrication artisanale. Quelquefois, ils explosaient et d’autres fois on arrivait à les démanteler. Nous avions eu aussi des enlèvements. Mais depuis 2022, nous n’avons plus enregistré d’attaques », a-t-elle confié.

Au niveau de la criminalité, Mme N’Goran a relevé les activités des coupeurs de route et l’existence de nombreux sites d’orpaillage clandestin. Mais aussi l’existence de plusieurs pistes informelles entre les frontières, sans oublier le trafic de stupéfiants et les incendies de véhicules depuis 2022.

« Pour les coupeurs de route, ce sont des actions ciblées contre les éleveurs, surtout lorsqu’ils viennent de vendre leurs bétails. Avec les problèmes de délimitations de frontières, des pistes sont créées par des individus mal intentionnés. Ce sont ces pistes que les coupeurs de route utilisent généralement pour les attaques. Aussi, les sites d’orpaillage clandestins sont des sites d’insécurité accrue où l’on retrouve tous les vices tels que la drogue, l’alcool, la prostitution etc. », a-t-elle indiqué.

Concernant le trafic de stupéfiants, le point focal de sécurité a noté que les jeunes de la région en consomment beaucoup, en témoigne la présence de nombreux  fumoirs. « Quand ils (les jeunes gens) sont sous l’effet des stupéfiants, surtout lorsqu’ils sont sur les engins à deux ou trois roues, ils ne respectent pas le code de la route, les agents des forces de l’ordre. Ils ne respectent plus rien », a-t-elle expliqué.

Un autre phénomène qui mine la région Est, c’est, selon notre interlocutrice, les incendies de véhicule qui étaient récurrents dans les régions du Bounkani et du Gontougo. « Ça a commencé à Bouna vers la fin de l’année 2022. Nous avons enregistré un autre cas à Bondoukou en juillet 2023. Les gens viennent, ils trouvent les véhicules stationnés. Ils mettent le feu et disparaissent dans la nature sans aucune note, aucune revendication. Ils ne prennent rien dans les véhicules, ils les incendient simplement. Nous avions pensé à des actes terroristes mais le gouvernement nous a rassuré que c’était des actes de criminels. Depuis que nous avons interpellé des suspects et les avons transférés à Abidjan, nous n’avons plus de cas », a mentionné Yacine N’Goran.

Des troubles sociaux sont aussi observés dans la région. Il s’agit des conflits intercommunautaires et des conflits fonciers. Les conflits communautaires se passent entre les éleveurs et les agriculteurs. Sans oublier les accidents de route, les incendies et  les inondations.

« Le niveau général de sécurité suite à l’analyse de toutes ces menaces, est au niveau 3, soit moyen. Donc les populations peuvent vaquer tranquillement à leurs occupations », a-t-elle conclu.

Solange ARALAMON

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