Ce Faé, leçon de vie





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Il nous a donné toutes les leçons de sagesse. Désormais, pour l’éducation civique de son enfant à la maison, maman ou papa n’a plus besoin des livres scolaires. Il lui suffit juste de prendre les propos du jeune sélectionneur ivoirien à la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football et le jeu est fait. Ils sont à la fois théoriques et pratiques.

Dès le lendemain de sa nomination, Emerse Faé a fait une première annonce : « Je ferai tout pour que cette coupe reste à la maison. La CAN c’est chez nous ». Puis, lorsqu’il a senti chez ses compatriotes une sorte d’exaltation collective qui frisait la frénésie délirante, il est remonté au créneau pour une autre annonce : « Soyons humbles ». Et, comme des paroles messianiques, elles pénétrèrent hommes et femmes et le pays tout entier adopta l’humilité. Elle devint même l’hymne au comportement positif.

A partir de ce moment, la voie était toute tracée pour une belle conduite du navire ivoire et une tranquille arrivée à destination. Les mystiques ne disent-ils pas que « l’humilité précède la gloire » ? Mais même quand tout semble réuni pour l’atteinte d’un objectif fixé, il faut suivre toujours les mouvements des bras lors d’une marche. Ils ne s’arrêtent jamais tant que la marche continue. C’est cette autre leçon de vie que le jeune sélectionneur a rappelé à ses joueurs qui n’ont jamais rien lâché même quand l’espoir avait foutu le camp. Parce que derrière l’espoir il y a l’espérance.

Ce n’est pas tout. Le tout nouveau meilleur sélectionneur africain qui sait que rien de mieux ne peut s’obtenir dans la vie sans un dépassement de soi, a rendu un hommage sonore aux finalistes malheureux nigérians qui, par leur abnégation, ont poussé les Eléphants à puiser au plus profond d’eux pour arracher la victoire. Cette attitude a non seulement permis d’agrémenter le match et le rendre intense mais elle a montré aux milliards de personnes qui suivaient la rencontre de découvrir ou redécouvrir la qualité du football africain produit par les Africains.

Quand on dit que l’humilité ouvre la voie au succès, ce ne sont certainement pas des paroles en l’air. Magic Faé s’est souvenu, à l’avant-veille du match de la finale, que du temps où il jouait chez les U17 (les moins de 17 ans) français, il a eu à jouer le Nigeria en match de poule. Il a été battu par un sore d’un but à zéro. Puis il s’est retrouvé en finale de la compétition mondiale avec le même Nigeria. Cette fois-ci, le géant ouest-africain a mordu la poussière. Score sans appel de 3 buts à zéro. Magic Faé a tiré la conclusion lui-même, toujours en finesse et en toute humilité : « Peut-être est-ce un signe ! ». Evidemment que c’est une image qui l’a rendu encore serein, fort et déterminé. Et ça n’arrive qu’aux hérauts de l’humilité.

Abdoulaye Villard Sanogo

 

 

 

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