Le peuple Ivoirien sort uni et en joie de la CAN 2023. Cependant, certains Ivoiriens retomberont bientôt dans la douleur de l'emprisonnement ou de l'exil de leurs proches pour des raisons politiques. Face aux joueurs et aux encadreurs de l'équipe nationale de football qu'il a reçus mardi dernier au Palais présidentiel du Plateau, le chef de l'Etat a lui-même reconnu que les Éléphants ont créé une "étincelle" grâce à leur belle performance lors de cette compétition organisée par la Côte d'Ivoire pour la 2e fois après l'édition de 1984 également accueillie par le pays. Alassane Ouattara a reconnu qu'à cette période, unis et soudés derrière nos pachydermes, les Ivoiriens ne s'identifiaient plus en se référant à leur ethnie, leur région ou leur opinion politique, mais s'identifiaient uniquement en tant que citoyens ivoiriens appartenant à une seule Nation. Une semaine après la fin de la CAN, cette communion nationale se poursuit. Aussi bien dans la rue, dans les bureaux, dans les marchés, que sur les réseaux sociaux, la convergence autour de la patrie victorieuse de la 34 édition de la Coupe d'Afrique des Nations de football s'observe encore un peu partout. Mais cette unité durera pendant combien de temps ? Les querelles et les divisions socio-politiques oubliées pendant la CAN ne vont-elles pas ressurgir dans quelques semaines ? Cela peut malheureusement être le cas. En effet, si rien n'est fait, les millions d'Ivoiriens qui se reconnaissent en l'ex-Président Laurent Gbagbo vont redonner de la voix pour demander qu'il soit réintégré à la liste électorale. Ils vont aussi réclamer la libération de leurs proches détenus depuis 2011 pour des faits liés à la crise post-électorale. Les partisans de l'ex-PAN Guillaume Soro demanderont à nouveau son retour d'exil et la fin de toutes les poursuites judiciaires à son encontre, de même que la libération des détenus de son mouvement, GPS. La liste des poches de frustrations est loin d'être close. Comme le chef de l'Etat l'a insinué lui-même, les footballeurs ont réussi à rassembler les Ivoiriens mieux que les politiques. Cela a été apprécié par lui-même en premier au point de le mentionner publiquement avec tant d'insistance. Alors, cela peut signifier qu'il aimerait voir aussi longtemps que possible les Ivoiriens autant soudés autour de leur patrie et de leur Nation. Eh bien, la solution lui appartient en grande partie. Les sources actuelles de mécontentement sur le plan socio-politique sont connues. Nous en avons citées les principales. Avec une réelle volonté d'œuvrer à la pérennité de cette unité née autour de la CAN, il peut poser des actes forts pour apaiser les mécontents. Monsieur le Président, la solution vous appartient.
Cissé Sindou