Commençons par le plus spectaculaire. Ce que la presse espagnole appelle un bombazo. C’est-à-dire ce qui fait l’effet d’une bombe. Selon les révélations de la presse hexagonale, le 15 février, Kylian Mbappé a annoncé à son président qu’il n’activerait pas la clause de renouvellement de son contrat. Il dit donc stop après 7 années passées au Paris Saint Germain. L’information a fait très rapidement le tour du monde. Même si ce dénouement était très attendu par le monde sportif, l’histoire d’amour entre Mbappé, le Real et le PSG inclinait à la circonspection.
Au lendemain de cette annonce fracassante, les journalistes sportifs se projetaient déjà sur le lieu de son atterrissage. De toute évidence, tous les commentaires et analyses l’envoyaient en Espagne, précisément dans le plus grand club du monde, le Real Madrid, le club de cœur du nouveau capitaine de l’équipe de France. Sûre de son fait, la presse ibérique et hexagonale va plus loin pour dire que Florentino Perez et le clan Mbappé en sont maintenant à régler les petits détails (position sur le terrain, salaire annuel, droit à l’image, numéro à porter sur le maillot etc.) pour un séjour du numéro 7 parisien qui apaise les supporters, le vestiaire et en gros l’équipe.
En politique aussi, il y a des dénouements plus que spectaculaires. C’est le cas en Côte d’Ivoire de ce que l’on appelle l’effet CAN 2023. Au surlendemain de la victoire non moins spectaculaire des Eléphants de Côte d’Ivoire, le chef de l’Etat qui a vu derrière cet heureux événement une belle leçon d’unité nationale, a pris la décision de libérer des prisonniers civils et militaires. Au nombre de 51, leur libération était demandée depuis un peu plus de 12 ans par la classe politique et civile. Qui peut dire que le sport n’est pas un facteur de rapprochement ?
Dans le même temps, au Sénégal, le nœud gordien créé expressément par le président sortant Macky Sall à quelques semaines de l’élection présidentielle a été presque tranché, à la façon d’Alexandre le Grand, par le Conseil constitutionnel. Cet enlacement était tellement serré que les sages de la Cour n’ont fait que faire leur part de ce travail herculéen, laissant les politiques achever le boulot. Toutefois, cette intervention des juges a permis une grande avancée au point où l’on ne redoute plus une crise majeure liée à un report sine die de la présidentielle. Elle aura lieu et Macky Sall s’en ira, sans doute au Maroc, le 2 avril 2024.
En Europe de l’Est, c’est la guerre russo-ukrainienne qui est entrée malheureusement dans sa troisième année sans qu’un sérieux dénouement ait été trouvé. Les troupes du président Volodymyr Zelensky malmenées, appellent au secours sans qu’il ne vienne. Se sentant abandonnées, elles laissent leurs positions à l’adversaire faute de moyens humains. Ceux qui partent au front ne revenant presque jamais. La presse occidentale qui, apparemment, n’en peut plus de subir de lourdes défaites avec les troupes ukrainiennes, s’est mise à déchirer le voile qui enveloppait jusque-là la vérité sur les morts ukrainiennes.
De son propre constat, la presque totalité des cimetières du pays de Zelensky sont dominés par des drapeaux aux couleurs nationales : bleue et jaune. Signe que sont ensevelis en ces lieux, des militaires morts au front. Il n’y a peut-être que Zelensky qui n’ait pas encore compris que le nœud est tranché et que le dénouement de la guerre a eu lieu dans le village d’Advïïvka, le 17 février, à l’est du pays. Ce jour-là, confrontées à un manque cruel d’hommes et d’armements, les hommes de Zelensky ont dû battre en retraite, laissant le champ libre aux hommes de Vladimir Poutine. Depuis cette date, les troupes russes ne font qu’avancer, assurées qu’elles rentrent dans du beurre.
Un dénouement total n’est plus trop loin, pour arrêter cette folie meurtrière. L’Ukraine manque d’hommes pour investir le front. Ses alliés européens sont gagnés par le découragement devant les nombreux décomptes de morts de leurs poulains. Quant au sponsor officiel américain, il est coincé par sa politique intérieure qui a du mal à convaincre sur la nécessité de continuer à soutenir une guerre lointaine budgétivore qui ne produit aucun résultat. Le tout entouré d’une opinion occidentale qui n’a de cesse de dénoncer la corruption qui gangrène le corps social ukrainien.
Zelensky vient de donner raison à cette opinion en annonçant publiquement que les services secrets de l’Ukraine ont découvert, il y a peu, que la Russie avait les plans de la grande offensive de l’été 2023 qui avait été annoncée avec une débauche de luxe comme devant mettre le pays de Poutine à terre. Comment, dans ces conditions, peut-on ne pas décréter la fin prochaine de la guerre russo-ukrainienne ? Un bombazo !
Abdoulaye Villard Sanogo