Certains d’entre nous, parce que jouissant d’un pouvoir du moment, font comme si ce pouvoir est ex-nihilo. Ironie de l’histoire, on a toujours parlé d’apogée et de déclin d’un pouvoir, si puissants que puissent être ses tenants. Le désir de gloire qui va traduire, jusqu’à notre époque, l’individualisme méchant au cœur du social. Ce recentrage sur l’individu ou du clan au détriment de l’être social permet le retour de la volonté au sein de la gouvernance, ce dont l’arrogant se drape pour pavoiser dans son habit de lumière narcissique. L’égo démesuré, se prendre pour le nombril d’un pays, dans la pire des arrogances. Pourtant, tout est vanité. La forme la plus raffinée et peut-être la plus dangereuse de l'arrogance est la fausse humilité et l'orgueil : « Nous serons toujours-là, et il n’y aura rien », en est-il. Elle se présente sous les traits d'une vertu, un loup déguisé en mouton. L'arrogant de cette espèce proclame son humilité tout en se glorifiant, s'auto-proclamant sage, éclairé, divin. Il pense avoir raison, toujours, et sa certitude se dresse contre toute forme de critique ou de remise en question. Oubliant que s’il y a aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu hier et qu’aujourd’hui sera hier quand demain sera.
EDDY PEHE