Conflit foncier à Modeste (Grand Bassam) : la chefferie sollicite le chef de l’Etat pour la restitution de sa parcelle de plus de 4 000 ha





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La chefferie de Modeste attend que la décision de justice soit appliquée



Le village de Modeste, localité située dans la commune de Grand Bassam, sollicite l’intervention du président de la République, Alassane Ouattara, pour que les 4 000 hectares de parcelle dont il a été spolié par le village de Moosou du roi Nanan Kangah Assoumou et par des acquéreurs véreux lui soient restitués.

C’est un cri de cœur qu’a lancé, lundi 15 avril 2024, le secrétaire général de la chefferie de Modeste, Moossou Kouamé, par ailleurs porte-parole du chef du village, Nanan Koney Ahoua Simon, lors d’une conférence de presse animée dans ledit village.

Situant le contexte du conflit vieux de plus de plus de 20 ans, le porte-parole s’est insurgé contre le fait que la royauté de Moosou (Abouré) veuille inféoder son village Modeste (N’Zima), pourtant reconnu comme tel depuis 1930. Et de s’interroger comment un peuple Abouré peut détenir les droits de propriété sur un autre peuple, en l’occurrence les N’Zima.

« Le peuple de Modeste est persécuté de par le fait que des prédateurs veulent prendre toutes nos terres. Ils ont tout pris, ils ont tout vendu : plus de 4 000 hectares appartenant au chef, à la communauté villageoise et aux familles », a-t-il révélé. Ajoutant que même le cimetière où repose l’âme de leurs ancêtres a été vendu.

Toutefois, il se satisfaisait qu’après plus de 20 ans de bataille qui les a conduits depuis 2016 devant les tribunaux, son village soit sorti vainqueur.

« Aujourd’hui, on a gagné tous nos procès. Du tribunal de première instance jusqu’à la Cour de cassation avec l’arrêt n° 885 qui stipule que désormais tous les actes ou attestations émis par un autre chef sur le territoire de Modeste sont faux et de nul effet et que tout le patrimoine foncier de Modeste revient en son village, à son chef, aux propriétaires terriens et aux familles », a-t-il fait savoir, actes de justice à l’appui.

Mais l’application de cette décision de justice piétine. « On nous empêche de récupérer nos terres, de réclamer ce qui nous revient de droit. Quand on va sur le terrain, c’est la gendarmerie qui vient nous ramasser, la police qui nous l’interdit. On ne peut pas se reposer », regrette le notable, demandant l’application effective de cette décision.

A propos de l’application effective de la décision de justice, le porte-parole a lancé un appel à l’endroit du président de la République, Alassane Ouattara, ainsi qu’aux ministres en charges du dossier notamment les ministres de l’Intérieur, de la Construction, de la Justice, et celui de la Défense afin de les aider à « déparasiter Modeste de ses parasites » et que toutes les sociétés qui ont obtenu des faux documents et qui ont les ¾ des terres de leur village partent.

« Au sortir de cette conférence de presse, on souhaite vivre en paix chez nous. Que tous ces acquéreurs véreux qui sont partis prendre des attestations depuis 20 ans, 30 ans ailleurs pour venir s’accaparer les terres de Modeste quittent le territoire. Mieux, comme nous sommes un peuple paisible et un peuple humain, a-t-il appelé, tout ce qu’on demande, c’est que toutes ces personnes qui ont été trompées, qui ont acquis des parcelles de bonnes ou mauvaise foi, se rapprochent de nous pour qu’ensemble, nous puissions trouver une solution durable », a conclu l’orateur.

Lambert KOUAME

 

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