Le président du Conseil région de l’Iffou, Traoré Adam-Kolia, relativement à la proportion inquiétante que le phénomène de l’orpaillage clandestin a atteint dans l’Iffou.
"Ce phénomène a atteint dans notre région, des proportions très inquiétantes. Nos villages sont de plus en plus colonisés. Aujourd’hui, dans certains villages, la population d’orpailleurs est plus élevée que la population du village", a relevé, ce mercredi, Traoré Adam-Kolia, au cours d’une rencontre d’échanges avec les cadres, les membres de bureau des mutuelles et associations de la région.
Pour cette réunion, le président du Conseil régional était entouré des élus (députés et maires) de la région.
Pour le premier responsable de la région, ce phénomène qui a des conséquences multiples, fait courir des risques aux populations.
Sur le plan sécuritaire, il a indiqué que des informations font état de ce que nombres de ces orpailleurs détiennent des armes à feu. " Il n’y a pas si longtemps, à Koutoukounou, non loin de Daoukro, le chef du village a échappé à une agression à l’arme à feu. Il y a eu des tirs du même genre à Ouellé", a-t-il justifié.
Poursuivant, il s’est inquiété du taux élevé " des vols d’engins à deux-roues, des vols à mains armés, des braquages de domiciles et des coupeurs de routes qui sont sur les axes aujourd’hui", et appelé les cadres à prendre à bras-le-corps ce problème qui prend des allures de plus en plus inquiétantes.
" Nos sols sont agressés. Pour une région où l’agriculture est l’activité essentielle, nous risquons de nous retrouver très bientôt avec des sols qui ne sont pas cultivables", a averti M. Traoré, relevant en outre la naissance de conflits entre les orpailleurs et les populations.
Le député de Daoukro, Akoto Olivier, dit ne pas être sûr que "la recherche de l’or soit la seule raison de la présence de ces orpailleurs sont dans la zone".
" Chaque jour, ce sont des dizaines de convois qui arrivent. Les coupeurs de routes, les braquages, les viols, toutes nos femmes sont enceintes. L’heure est grave. Notre région est prise en otage", a dénoncé Akoto Olivier, demandant aux parents d’arrêter de comploter avec ces orpailleurs.
Abondant dans le même sens, le doyen Konan Henri, un proche du président Henri Konan Bédié s’est demandé si ce n’est pas une milice qui est en train d’être installée pour attaquer celui (le président Bédié) que tous protègent.
Ce que nous attendons de vous, c’est de ne pas être impliqué dans ce phénomène. Il faut aussi faire la sensibilisation de nos parents, car les orpailleurs ne peuvent s’installer que si nous les accueillons favorablement dans nos villages, a-t-il demandé, déplorant le fait que des forêts sacrées, et même des tombes soient profanées par ces orpailleurs.
Si nos zones colonisées sont libérées, alors on pourra organiser l’activité dans la région avec l’aide du ministère en charge des mines, a-t-il conclu.
Lambert KOUAME