La baisse des coûts du cacao sur le marché international n'aura aucune influence sur le prix d'achat aux planteurs ivoiriens
Les cours mondiaux du cacao connaissent une chute de 27 %, depuis lundi 29 avril 2024, passant de 12 000 dollars (7,35 millions FCFA) la tonne affichée le 19 avril 2024 à 8 405 dollars (5,14 millions FCFA), à la bourse de New York.
Diverses raisons expliquent cette chute du prix de la principale matière première du chocolat alors que, depuis plusieurs mois, la tonne ne faisait que croître atteignant un niveau record. La première est que les récentes précipitations en Afrique de l’Ouest augurent, selon des experts du secteur, d’une meilleure récolte la campagne prochaine. Dans un contexte où les plantations avaient été affectées par divers facteurs dont la sécheresse et la maladie. On révèle également comme seconde raison, une réduction du nombre de contrats en cours.
Un tel contexte suscite de nombreux débats. Notamment sur le maintien ou non du prix du kilogramme de cacao bord champ à 1 500 FCFA tel que fixé par le gouvernement. Sera-t-il maintenu ou non aux producteurs par le gouvernement qui a consenti cette augmentation de 500 FCFA sous la pression populaire ? Un expert en économie cacaoyère que nous avons rencontré nous a donné son avis.
Selon lui, « pour le producteur lambda, il n’y a pas d’incidence, puisqu’il a déjà vendu son cacao. Il peut arriver que certains (une infime proportion des producteurs qui font de grosses récoltes) soient affectés parce qu’ayant fait de la rétention de produits ». Il ajoute que le système de la vente par anticipation ne garantit que le prix fixé à l’instant « T » à l’ouverture de la période de commercialisation et que les fluctuations de prix qui interviennent par la suite n’ont pas d’incidence sur les revenus des producteurs qui n’ont pas retenu de produits. « Quand les prix avaient atteint des sommets historiques, ils s’étaient sentis perdants. Aujourd’hui que les prix baissent, ils doivent se sentir chanceux », a-t-il expliqué. Il pense que, « par contre, ceux qui prennent plus de risques, ce sont les gros exportateurs qui peuvent jongler avec les quantités à exporter en fonction des indices du marché. Ils sont le plus souvent en contact avec les spéculateurs ou négociants. Pour le cas d’espèce, un bon exportateur a dû vendre tous ses produits au moment où les cours étaient à la hausse. Ainsi, la baisse actuelle des cours ne l’affecte pas ».
En d'autres termes, le producteur ne devrait pas être affecté puisque sa production est déjà vendue grâce au système de vente par anticipation. Il ne devrait pas avoir d’inquiétudes.
Modeste KONÉ