Les fameuses "poches de résistance" évoquées par Guillaume Soro peuvent-elles entraver son direct dialogue avec Alassane Ouattara ? Dans son adresse à l'occasion de son anniversaire célébré le 8 mai, Guillaume Soro a dit sa détermination à aller jusqu'au bout dans son dialogue avec Alassane Ouattara. "Je sais qu'il faudra faire face à des poches de résistance, mais notre détermination en viendra à bout" a promis le président de GPS. Ces "poches de résistance" ce sont des cadres du Rhdp qui nourrissent tant de haine et qui ont posé aussi bien dans l'ombre que publiquement, tant d'actes pour nuire à l'ex-président de l'Assemblée Nationale qu'ils redoutent tout retour de celui-ci dans le jeu politique national. Leur seul vœu, c'est le voir disparaître à jamais au propre comme au figuré. Car, ils craignent un retour de bâton en cas de retour aux affaires de l'ancien Premier ministre aujourd'hui en exil. Peuvent-ils, pour autant, empêcher l'accomplissement du destin de Guillaume Soro? Si l'accomplissement de ce destin devrait passer par un rapprochement entre l'actuel chef de l'Etat et son ancien partenaire politique, peuvent-ils entraver cela ? Ces ennemis de Guillaume Soro avaient-ils imaginé qu'Alassane Ouattara répondrait encore à un appel téléphonique de Guillaume Soro à fortiori converser avec lui pendant des minutes et des minutes ? Pourtant, cet échange téléphonique a été accepté par le président du Rhdp qu'ils prétendent soutenir au point de nourrir plus de haine pour Soro que Ouattara lui-même. Ce désaveu, à lui seul, devrait suffire à faire comprendre aux partisans des deux personnalités, en particulier les caciques du Rhdp, qu'il est sage d'éviter la passion et l'extrémisme en politique. Surtout la haine. "Il y a un temps pour la guerre et un temps pour la paix" enseignent les saintes écritures. Donc, en tant qu'acteur politique, au lieu de s'enfermer dans une haine autodestructrice, il est important, sans forcément renoncer à ses convictions et ses opinions, de savoir suivre le rythme des événements surtout lorsqu'ils n'ont pas le pouvoir de contrôler ces événements et que ceux-ci s'imposent à eux ! D'ailleurs, si Alassane Ouattara décidait de faire réhabiliter l'ex-PAN après tout l'acharnement politico-judiciaire dont celui-ci a fait l'objet, quel cadre du Rhdp fût-il détracteur de Guillaume Soro, peut-il s'y opposer ? Personne n'a ce courage. Alors, il serait plus raisonnable d'être mesuré et discipliné. Surtout comprendre que c'est peut-être le temps de la paix entre Alassane Ouattara comme ce fut le cas dans le passé entre le même Alassane Ouattara et l'ex-président Henri Konan Bédié dont le régime avait lancé un mandat d'arrêt international contre l'ancien Premier ministre d'Houphouet-Boigny, le contraignant également à l'exil. Œuvrons pour la paix.
Cissé Sindou