Si, dans la course à l’élection présidentielle d’octobre 2025, je devrais prendre appui sur un starting-block, je prendrais comme fil rouge de mon programme, le terme richesse. Et je bâtirais mon programme de campagne autour de ce vocable avant d’aller vers mes compatriotes. Si j’ai pensé au mot richesse parmi les millions d’autres que nous utilisons chaque fois que nous prenons la parole, c’est bien parce qu’il y a d’évidentes raisons. Les voici.
C’est su de tout le corps social, les paysans, les ménagères, les élèves, les mécaniciens, les policiers, les enseignants, les banquiers, les journalistes, les sportifs et autres que la Côte d’Ivoire est très riche. Une richesse basée, qui plus est, sur le sous-sol. Un don exceptionnel de la nature qui, chaque jour qui passe, continue de nous surprendre. La Côte d’Ivoire n’est pas riche qu’en minerais. Elle l’est aussi en ressources humaines. Le pays dispose d’un vivier de presque tous les talents.
Moi candidat à la présidentielle, je dirais stop ! Il est temps de rendre les Ivoiriens riches. Pour réussir cet exercice, je mettrais en marche la théorie du point fixe. Je ferais tout mon possible pour que le sous-sol de mon pays, dont le monde entier reconnaît la consistance, soit l’attrait numéro un de tous les grands industriels du monde. Je mettrais tout en œuvre afin qu’ils viennent tous à moi et qu’on discute d’homme à homme. Ces industriels ont un matelas financier très épais. Moi, je suis gâté par la nature en termes de minerais dont ils ont absolument besoin.
A partir de ce moment, les débats sont bien balisés. C’est la loi du marché qui marche. On offre au mieux disant. Celui qui accepte de marcher selon ma vision qui est de rendre riche mon peuple composé en majorité de jeunes, arrache le marché convoité. Autrement, on se sépare amicalement et on passe au suivant. Les convoitises sont nombreuses et sérieuses. Il ne devrait plus être question de signatures de contrats léonins, le système de pré-carré ayant implosé. Ce système diabolique qui obligeait nos dirigeants à ouvrir tout notre espace géologique à une exploitation outrancière sans qu’en retour, le pays n’en tire grand avantage.
Moi, candidat, je n’abandonnerais pas mon fil rouge de la richesse afin que les électeurs me suivent de bout en bout. Je mettrais les gens au travail. Je ferais appel à toutes les têtes fortes du pays (qu’elles soient d’ici ou d’ailleurs) dans le domaine notamment de l’exploitation de nos ressources naturelles. Le but visé étant de faire en sorte qu’à partir de cet appel, des moyens humains et matériels soient mis en place pour que l’exploitation soit dorénavant notre affaire, l’affaire des enfants de ce pays, dans un délai raisonnable. Evidemment que je désacraliserais la signature des contrats avec les exploitants afin qu’ils soient désormais publics.
Comme mon programme repose sur comment enrichir mes compatriotes à partir du travail, plus précisément du travail de notre sous-sol, je n’hésiterais pas à demander du cinquante-cinquante, à prendre ou à laisser, à mes interlocuteurs. J’ai mon riche sous-sol, eux, ont la technicité. Pourquoi devraient-ils être les plus gros gagnants et moi le plus grand perdant après exploitation de mon sous-sol ? J’ai la force avec moi : la force de mon sous-sol, la force de ma jeunesse et la force de l’organisation que j’aurais mise en place. Or, le marché, c’est la loi du plus fort.
Je sais que pour être candidat, il faut être prêt. Or, je ne suis pas prêt. Et je ne serai pas prêt. Et c’est bien dommage !
Abdoulaye Villard Sanogo