Charles Peumont est satisfait de l'édition 2024 du SILA
Charles Peumont est un écrivain et éditeur ivoirien. Il est le directeur général des éditions L’Ancre bleu et le président de l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (ASSEDI). Nous l’avons rencontré entre deux rendez-vous et il a accepté de nous donner ses impressions, sur la 14è édition du Sila qui s’est tenue du 14 au 18 mai, au parc des expositions d’Abidjan Port-Bouët.
Comment s’est déroulée la fête du livre édition 2024 ?
Nous avons constaté que la même ambiance du Palais de la culture est carrément reproduite dans ce lieu. Il y avait assez d’espace pour accueillir tous les exposants. Tout le monde a été au même niveau de visibilité, contrairement au Palais de la culture qui s’était montré exiguë. Au fil des années, vous voyez que nos éditions au début, nous étions à l’intérieur de la galerie et ensuite vers 2018, nous avons exploité la galerie plus le pourtour du palais. Les années suivantes, il y avait tellement d’exposants qu’on a dû utiliser et la galerie et le pourtour. De plus, nous avons même installé des chapiteaux dans la cours du Palais de la culture afin d’accueillir le surplus d’exposants. On a estimé quand on a fait le bilan de la 13e édition du SILA en 2023, que ceux qui étaient installés dans les chapiteaux, étaient lésés par rapport aux autres, puisque beaucoup ne savaient même pas qu’ils étaient. Il était question de réfléchir à un endroit où on allait pourvoir avoir tout le monde au bien logé. Dans un premier temps, nous avions pensé à la patinoire de l’hôtel Ivoire. Mais, vu le nombre d’exposants, nous avons compris que la patinoire ne suffirait pas. Et grâce à la bonne volonté de certaines autorités du pays, nous avons pu poser nos valises au parc des expositions, où nous avons pu installer tous les exposants dans les meilleures conditions.
Je crois que ce n’était pas évident, vues les plaintes de certaines personnes que nous avons observé sur les réseaux sociaux…
Déjà le premier jour, j’ai fait un chiffre d’affaire que je n’avais jamais réalisé au Palais de la culture. Et donc, les jours qui ont suivi, les achats des visiteurs étaient énormes. Et cela a démontré que le public se rendait compte que le salon du livre était véritablement ouvert.
L’organisation du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA) n’a-t-elle pas dérangé un peu ?
C’est vrai qu’il y a eu une certaine concurrence. Parce qu’il y a eu un chevauchement de calendrier entre le FEMUA et le SILA. On pourrait penser que ce sont deux publics différents. Il y a la musique et la littérature, mais ce sont deux publics qui sont quand même complémentaires, c’est-à-dire que c’est un public de culture et malgré cela, nous avions eu du monde.
La distance et les embouteilles pour rallier le parc des expositions a aussi été décriée par le public…
Malgré les travaux au niveau du Carrefour Akwaba, nous avons eu du monde donc cela augure des lendemains meilleurs. Et cela voudrait dire que le SILA 15 qui aura lieu en mai 2025 sera beaucoup facile parce qu’on aurait fini avec tous les travaux de la route et de l’échangeur de Port-Bouët. On pourrait même avoir des navettes pour transporter les exposants et les visiteurs. c’est un grand SILA auxquels nous avons assisté. Cela exprime que notre pays est véritablement en avance en Afrique, surtout en Afrique Francophone en matière de livre.
Et au niveau des exposants, que pouvez-vous dire ?
Il y avait assez d’exposants et assez de livres de qualité exposés sur tous les stands, cela montre que l’édition ivoirienne est véritablement en vogue. Nous avons besoin d’accompagnement des médias, des personnes de bonne volonté, des institutions, des entreprises citoyennes pour nous accompagner. Parce que si nous avions eu beaucoup de soutien financier, nous aurions pu commencer la communication depuis deux ou trois mois. Et je suis sûr qu’on n’aurait même pas pu circuler dans les allés du SILA.
Propos recueillis par Solange ARALAMON
Col : E.A