les jeunes filles du centre Mon Refuge, en pleine formation
Les investissements en faveur de l’éducation des filles transforment les communautés, les pays et le monde entier. En Côte d’Ivoire de plus en plus d’associations s’impliquent dans l’autonomisation des jeunes filles en situation de vulnérabilité. C’est dans ce contexte que l’équipe de reportage de pressecotedivoire.ci est allée s’enquérir des réalités sur le terrain, dans le cadre du projet dénommé « Y’ello school Assinie-Mafia », initié par la compagnie de téléphonie mobile MTN Côte d’Ivoire.
Mercredi 12 juin 2024. Dès 9h, nous quittons Abidjan pour nous diriger vers le Sud- Comoé plus précisément dans la ville d’Assinie- Mafia, située à 92km d’Abidjan. Après deux heures de route, nous sommes enfin arrivés dans la ville balnéaire d’Assinie, qui regorge de belles plages et beaux réceptifs hôteliers.
Nous nous dirigeons directement vers le centre d’accueil et de réinsertion sociale de l’ONG « Mon refuge », situé en plein milieu de la ville. À notre arrivée dans le centre, nous apercevons des jeunes filles habillées en tee-shirts blanc et pantalons Jean’s noir, assisses sous un préau. L’on pouvait voir sur leurs visages des sourires qui ne laissaient personne indifférent. Dans cette ONG, 35 filles reprennent goût à la vie à travers les formations sur la coiffure, la couture, la pâtisserie, la cuisine, l’esthétique et l’hôtellerie. Elles sont toutes issues des familles pauvres. Parmi elles, se trouvent des mères célibataires, des victimes de viols etc. Ces formations leur permettront de s’insérer dans la vie active afin d’être autonomes, une lueur d’espoir que leur offre la Fondation MTN Côte d’Ivoire.
Des apprenantes heureuses et déterminées…
Il est 14h, quand les informaticiens et techniciens de la maison de téléphonique mobile démarrent leurs programmes avec les pensionnaires. Ils leur apprennent comment utiliser les outils digitaux dans leurs différents secteurs d’activités. « Notre objectif est de faire en sorte que ces filles en situation de vulnérabilité aient une notion du digital, afin qu’elles puissent les utiliser dans leurs domaines et commercialiser leurs produits à travers les réseaux sociaux et d’autres plateformes de communication », nous confie le chef de projet, Ahmed Coulibaly. Après une heure de formation sur les outils digitaux. Nous retrouvons Ramatou Koré, apprenante en coiffure, qui était très excité de nous raconter ce qu’elle a appris durant cette formation et ce qu’elle compte faire plus tard avec les rudiments qu’elle a acquis. « C’est une belle initiative. Moi je suis très contente d’avoir pris part à cette séance d’apprentissage sur l’utilisation des outils digitaux. J’ai appris comment vendre des articles en ligne. Et désormais, je vais commercialiser ce que j’entreprends, en dehors même de la coiffure », a-t-elle exprimé avec un large sourire.
De son côté, Kouakou Joceline, exerçant dans le milieu de l’hôtellerie, indique que cet atelier lui a permis d’acquérir des connaissances sur le digital. « Ici au centre, je fais des jus de fruits. Aujourd’hui ces outils me permettront de partager mon activité sur les réseaux sociaux afin d’agrandir ma clientèle», a-t-elle signifié.
Nous nous sommes rapprochés par la suite, de Mme Andréa Koné, représentante de L’ONG « Mon refuge », par ailleurs responsable de la communication du centre. Dans nos échanges, elle nous a fait la genèse de ce centre. « Fonctionnel depuis le 16 janvier 2021, Mon Refuge, est un centre d’accueil et de réinsertion sociale créé par la fondation pour l’éducation, l’entretien et le développement de la personne ( FEEDME) dont le président est Daniel Ackah », a-t-elle expliqué. En ajoutant que les formations sont d’une durée maximum de 6 mois à la suite desquelles le centre aide le pensionnaire à effectuer un stage de perfectionnement, à trouver un emploi ou à s’installer à son propre compte. « On a comme cible, les jeunes femmes en situation de vulnérabilité. L’objectif c’est de pouvoir donner une seconde chance à ces dernières qui n’ont pas pu au sein de leurs environnements familiaux, aller loin dans les études. Une façon pour nous d’éviter qu’elles se retrouvent contraintes de s’adonner à des choses qu’elles auraient pas faites si avaient eu la chance d’avoir une vie normale », a déclaré Andréa Koné.
« Nous sommes très honorées, surtout pour nos jeunes filles qui comprennent que ce que nous faisons a un but… »
Elle a également traduit ses remerciements envers le groupe MTN, qui a bien voulu leur apporter leur soutien à travers leurs projets. « C’est un honneur et un privilège d’avoir des organisations de renommée qui s’intéressent à la formation. C’est très appréciable, nous sommes très honorées, surtout pour nos jeunes filles qui comprennent que ce que nous faisons a un but », a-t-elle soutenu.
A sa suite, nous nous sommes rendues à l’infirmerie du centre. Là-bas nous sommes accueillis par l’infirmière Mme Gossan Adiko Blandine. Celle-ci nous fait savoir que « dès l’arrivée des filles, elles sont automatiquement soumises à des examens, afin de connaître déjà ce qui ne pas à leurs niveaux. Puis, après, nous les sensibilisons sur l’hygiène corporelle. Les consultations sont gratuites pour ces filles », a-t-elle indiqué. Elle a aussi ajouté que cette infirmerie est en manque d’équipements pour s’occuper de ces filles qui présentent quelques fois des maladies graves. « Il n’y a pas d’équipement nécessaire ici. Quand nous avons des malades graves, nous sommes obligés de les évacuer vers Abidjan pour qu’on puisse rapidement les prendre en charge », a-t-elle ajouté avec un brin d’amertume.
En somme, grâce à ce projet de MTN Côte d’Ivoire, les pensionnaires du centre retrouvent le sourire et le goût de la vie.
E.A