FPI : Y a-t-il péril en la demeure ?





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Le Front populaire ivoirien, parti porté dans la clandestinité sur les fonts baptismaux, en 1988, dans les palmeraies de Dabou, est à la croisée des chemins. A l’instar des grands mouvements sujets aux tribulations lorsqu’ils perdent l’un des chefs emblématiques, il est traversé par un fort courant, alors même que le corps de l’illustre serviteur est encore fumant. Certes, les secousses « sismiques » sont de faibles magnitudes ; mais si l’on y prend garde, elles peuvent affecter les fondements de l’un des partis politiques les mieux structurés en Côte d’Ivoire, voire en Afrique. Après le décès de son président par intérim, Abou Drahamane Sangaré, la valse des communiqués a interrogé plus d’un. Certains analystes de midi y ont vu une dissension entre Gbagbo et Simone autour de l’intérim. Cet intérim doit-il être mécanique ? Les textes sont muets là-dessus, donnant la toute-puissance au président, d’user de son pouvoir discrétionnaire pour le faire. Bien qu’elle ait la stature pour le job, bien qu’elle soit militante de première heure, le handicap immédiat de Simone, c’est d’être l’épouse de Gbagbo. Sa promotion aurait pu donner du FPI l’image d’une affaire familiale. Et pourtant, elle a payé un lourd tribut à son engagement politique. Sept longues années de privation de liberté et d’humiliations. Toutefois, contrairement à ceux qui pensent que c’est Laurent Gbagbo qui manœuvre pour être le seul maître à bord du navire FPI, nous, nous voyons dans la décision de Gbagbo, le génie politique du célèbre prisonnier de Scheveningen. Dont les trois mesures , «  Il n’y a plus d’intérim. J’assume pleinement la direction du Parti ; Conformément à nos statuts, je déciderai de la convocation des réunions des instances statutaires, qu’il reviendra aux vice-présidents, dans le respect de l’ordre hiérarchique, de présider ; La mise en œuvre des décisions, la gestion et l’administration du Parti au quotidien, continueront d’être assurées par le Secrétaire général du Parti, le camarade AssoaAdou, avec lequel je suis en rapport constant », visent plus la cohésion qu’à une avidité du pouvoir. Laurent Gbagbo désarme ainsi tous ceux qui étaient prêts à lancer les rotatives d’anathèmes et de quolibets sur une succession de type monarchique. Leur argument : Gbagbo, après avoir longtemps vilipendé l’article 11 de la Constitution d’Houphouët, impose Simone, son épouse, donc sa famille, au sein du FPI, parti dont la vocation nationale ne souffre d’aucune ambigüité. A contrario, en décidant que les réunions qu’il va convoquer seront présidées dans l’ordre hiérarchique des vice-présidents, Gbagbo légitime de facto Simone dans un rôle majeur, après tant d’années de souffrance. La famille biologique de celle-ci, voire sa région, n’auraient pas compris que le FPI, le parti pour lequel elle a été déshumanisée puisse en rajouter à son martyr. En jouant les équilibristes, Laurent Gbagbo a encore fait montre de son talent d’homme politique hors pair. En somme, un animal politique, au sens noble du terme. Qui aura réussi à éteindre le feu, prêt à dévorer le chaume FPI.  A la grande joie de ceux qui n’arrivent pas à vider ce parti de sa substance. Echec et mât !

 tbt552@yahoo.fr   

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