La sortie de Boga Sivori, président du collectif des chefs de village de la cité du fromager préoccupe les autres chefs de village
Comme solution à la crise qui secoue la chefferie de Gagnoa suite à une sortie publique du président du collectif des chefs de village de la cité du fromager, Boga Sivori, les 163 garants des us et coutumes de la capitale de région du Goh ont décidé de présenter des excuses au chef de l'Etat Alassane Ouattara.
Ce sera vendredi 23 août 2024, a appris presscotedivoire.ci auprès d'un chef de village joint par téléphone et qui a voulu garder l'anonymat. Boga Sivori est accusé d'avoir dit publiquement que sa région Gagnoa est oubliée par le développement. Ce qui, pour nombre de ses collègues chefs de village, est une injure au chef de l'Etat.
La décision de demande de pardon a été prise jeudi 22 août 2024 lors d'une réunion de crise qui a rassemblé, au domicile du président du conseil régional du Goh, Joachim Djédjé Bagnon, l'ensemble des chefs de village de cette localité dans le village de Kokouézo sis dans la sous-préfecture d'Ouragahio sur l'axe routier Gagnoa-Sinfra.
A en croire notre interlocuteur, la rencontre prévue pour demander pardon au chef de l'Etat aura lieu au foyer polyvalent de la mairie de Gagnoa et devra enregistrer la présence de la ministre de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde Dogo dont on dit à Gagnoa qu'elle serait derrière tout ce mouvement de contestation. Il est dit aussi qu'une déclaration sera lue au terme de la rencontre par les chefs de village.
La démarche des 163 chefs de village est diversement appréciée dans la capitale de la région du Goh. Pour certains, il n'y a pas eu de plainte officielle du gouvernement après la sortie de Boga Sivori dans le village de Dougroupalégnoa. Ils se demandent pourquoi demander pardon quand personne ne se plaint. Ils se posent même la question de savoir si Boga Sivori n'a pas révélé publiquement ce qui se raconte dans les couloirs à propos du retard que connaît Gagnoa dans la marche vers développement.
Pour d'autres, les propos tenus par le patron de la chefferie de la cité du fromager à l'égard du président de la République, Alassane Ouattara, étaient assez forts et font de lui un militant caché d'un parti politique de l'opposition alors qu'il est un auxiliaire de l'administration. Le pardon annoncé par l'ensemble des chefs est donc une solution idoine pour ce camp.
Mais après les excuses de la chefferie, l'interdiction de prendre parole au nom de la chefferie et de sa représentation aux cérémonies qui pèse sur Boga Sivori sera-t-elle levée par ses pairs étant donné que pour une partie des chefs, le concerné n'est pas à son premier dérapage ? Comment savoir que ses excuses ont été acceptées par le chef de l'exécutif ivoirien ? Telles sont les questions qui circulent sur les lèvres de ceux qui suivent la crise à la chefferie de Gagnoa. Attendons simplement de voir.
Touré Boa
Correspondant régional