Une athlète ougandaise brûlée «à plus de 80 %» par son conjoint au Kenya





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La marathonienne ougandaise Rebecca Cheptegei, qui a participé en août aux Jeux olympiques de Paris, se trouve entre la vie et la mort depuis mardi 3 septembre, brûlée « à plus de 80 % » après que son compagnon a tenté de l’immoler dimanche 1er septembre 2024, dans l’ouest du Kenya.

Le compagnon kényan de l’athlète de 33 ans, Dickson Ndiema Marangach, s’est introduit ce dimanche après-midi là dans sa maison à Endebess, une localité de Trans-Nzoia, alors qu’elle se trouvait à l’église avec ses enfants. À leur retour, il a « déversé de l’essence sur Rebecca avant de mettre le feu », selon le rapport de la police, qui ajoute que l’homme a également été brûlé. Cependant, aucune information n’est donnée sur l’état des enfants, ni sur le motif de l’attaque.

« Cheptegei est en soins intensifs dans un état critique après avoir été brûlée à plus de 80 %. Les brûlures étaient vraiment très graves, certaines d’entre elles sont très profondes, en particulier au niveau des muscles du dos. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour lui sauver la vie », a déclaré mardi après-midi à la presse, Owen Menach, directeur par intérim du Moi Teaching and Referral Hospital (MTRH) d’Eldoret, grande ville de la vallée du Rift, où elle est soignée.

Son compagnon, hospitalisé dans le même établissement, est, lui, brûlé à 30 %, a-t-il également indiqué.

Rebecca Cheptegei s’était installée à Endebess, localité à 25 kilomètres de la frontière ougandaise où elle s’entraînait, après y avoir acheté un terrain et fait construire une maison, selon des médias kényans. Elle et Dickson Ndiema Marangach formaient « un couple qui avait constamment des disputes familiales. Un jerrican de 5 litres, un sac et un bonnet noir qui appartiendraient à Dickson et un téléphone portable brûlé qui appartiendrait à Rebecca ont été retrouvés sur les lieux du drame”, indique le rapport de police.

Le président du Comité olympique ougandais, Donald Rukare, a appelé à prier pour le rétablissement complet de la marathonienne. « Disons tous non à la violence, en particulier contre les femmes. C’est totalement inacceptable et nous condamnons cette attaque totalement injustifiée», a-t-il écrit sur son compte X.

Ces dernières années, plusieurs drames ont endeuillé le monde de l’athlétisme au Kenya. En avril 2022, le corps d’une athlète bahreïnie d’origine kényane, Damaris Mutua, avait été retrouvé à Iten, célèbre lieu d’entraînement pour la course de fond sur les plateaux de la vallée du Rift. Son compagnon est soupçonné de l’avoir tuée.

En octobre 2021, la prometteuse athlète de 25 ans Agnes Tirop, double médaillée de bronze mondiale du 10 000 m (2017, 2019) et 4e des JO de Tokyo sur 5000 m, avait été retrouvée poignardée à mort à son domicile d’Iten. Son mari, Emmanuel Ibrahim Rotich, est poursuivi pour meurtre. Il nie les accusations. Son procès est en cours.

Selon une étude de l’agence kényane de la statistique (KNBS) publiée en janvier 2023, 34 % des femmes vivant au Kenya ont subi des violences physiques depuis leurs 15 ans. Les femmes mariées « sont beaucoup plus susceptibles d’avoir subi des violences », estimait cette étude, soulignant que 41 % des femmes mariées ont signalé de tels faits contre 20 % des femmes célibataires.

(AIP)

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