Laurent Gbagbo : 3 batailles à remporter avant octobre 2025





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A y voir de très près, ils n’avaient pas tort, ceux et celles qui avaient, chacun avec son mot, appelé l’attention de Laurent Gbagbo sur la dispersion de ses forces. Ils adressaient une interpellation au président du PPA-CI à se concentrer sur l’utile plutôt que de privilégier l’agréable. En l’occurrence, ils font un clin d’œil au grand combat qu’il aura à mener en octobre 2025 et qui demande une extrême concentration. D’autant que pour arriver à cette cruciale date en pleine confiance, il lui faudra gagner trois combats et non des moindres.

1-Les militants du PPA-CI ne le savent que trop, eux qui, depuis le retrait des nom et prénom de leur mentor de la liste électorale, font des pieds et des mains pour qu’il soit réinscrit. Ils comptent sur lui pour reprendre le pouvoir qu’il a perdu brutalement et continuer son œuvre. Laquelle ? Rendre les Ivoiriens riches en tablant sur une politique sociale des plus hardies. Cette bataille qui n’est pas des plus aisées, nécessite une stratégie bien pensée avec un objectif clair qui devra surprendre l’adversaire. L’atteinte de ce but ne pouvant se faire dans le désordre, en donnant des coups dans tous les sens comme c’est le cas, ceux qui croient encore en lui ont dû lui faire des appels du pied ou publics afin qu’il resserre plutôt les rangs. Ont-ils été entendus ? Pas si sûr !

2-Pour que Laurent Gbagbo revienne au pouvoir, la résolution d’un seul de ses trois problèmes ne suffira pas. Alignés comme trois ampoules électriques sur un branchement en série où la mort d’une seule fait éteindre les deux autres, les problèmes de l’enfant de Mama se présentent sous la forme cumulative. Ils ne peuvent se régler que de façon globale. Ainsi que l’a reconnu, samedi 7 septembre 2024, le secrétaire général du PPA-CI, Jean-Gervais Tchéidé, devant les enseignants membres de son parti, réunis en Assemblée générale : « (…) Il ne suffit pas que son (Laurent Gbagbo, ndlr) nom figure sur la liste électorale, il faut qu’il soit éligible ». Pour les militants du PPA-CI que l’on a entendu s’exprimer jusque-là sur le sujet, la résorption de ce problème repose sur les épaules du chef de l’Etat. De leur point de vue, il lui suffit de dire un mot et le problème est réglé. « Il peut faire comme Gbagbo l’a fait en 2005 pour le remettre sur le starting-block de la course à la présidentielle, lui qui en était exclu », proposent-ils. Sauf que pour les militants du parti au pouvoir, le RHDP, c’est clair, on ne fait pas une passe, qui plus est décisive, à un adversaire. La bataille s’annonce donc épique.

 3-On vient de le voir. Laurent Gbagbo et le PPA-CI ont du pain sur la planche. En plus de devoir se battre comme un beau diable pour obtenir la réinscription des nom et prénom du Woudy sur la liste électorale, ils devront mener un autre combat plus que herculéen pour que leur candidat désigné pour la présidentielle de 2025 soit éligible. Etant entendu qu’un citoyen peut être même premier sur une liste électorale et ne pas être éligible parce que condamné par la justice. Pourtant, ce n’est pas tout. Une fois acquises la réinscription sur la liste électorale et l’éligibilité, commencera sans aucun doute le plus dur : remobiliser les troupes. Un travail titanesque qui demande sueur, argent et temps. Si ce volet peut paraître dans les cordes des responsables PPA-CI, ce qui l’est moins, c’est faire revenir celles et ceux qui sont partis en déchirant leur carte de militant, déçus par la tournure que prenait le travail militant. Pour la plupart, ils avaient le net sentiment que leurs premiers responsables ne savaient plus ce qu’ils voulaient en suscitant des querelles internes, en snobant des têtes qui pensaient autrement et voyaient l’avenir d’une autre façon. Ils sont de toutes les couches sociales du pays, de tous les combats politiques gagnés ou perdus par Laurent Gbagbo et se recrutent majoritairement dans le camp des femmes et des hommes hautement sensibles. Ils ont eu beaucoup de mal à regarder sans mot dire ou à accepter le traitement infligé à Simone Gbagbo.

Voilà donc l’ancien président ivoirien devant le miroir de l’histoire de la lutte politique. Gagner ce qui apparaît comme le dernier combat de sa vie politique et se retirer dignement ou perdre et voir son aura décliner affreusement. Un tel combat, dans le contexte actuel, s’apparente davantage à la quadrature du cercle qu’à de l’eau à boire. Mais qui sait ?

Abdoulaye Villard Sanogo

 

 

 

 

 

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