Issiaka Sangaré, en cravate rouge, et tous les anciens responsables du FPI sont engagés à tenir tête à Affi N’Guessan
L'ex-secrétaire général et porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI), Issiaka Sangaré, a tenu une conférence de presse ce jeudi 26 septembre 2024, à l’hôtel Belle Côte à Cocody. Lors de cet échange, M. Sangaré, debout derrière le pupitre et vêtu d’un costume noir avec une cravate rouge, a déclaré : « J’annonce ce jour, en vertu du titre 5, articles 74 et suivants du règlement intérieur du FPI, la création d’un courant au sein du parti ». Il se proclame désormais simple militant du FPI.
Selon lui, ce courant vise à rassembler les militants autour des valeurs de démocratie, de justice et de liberté pour le renouveau du FPI. Il a ajouté : « Nous organiserons une grande cérémonie pour présenter les instances du courant et les procédures mises en œuvre. Pour l’instant, le conseil m’a désigné, moi Issiaka Sangaré, pour animer provisoirement ce courant, en attendant la mise en place définitive des instances qui le conduiront ».
Il a également précisé que la création de ce courant fait suite au limogeage de certains membres de la direction du FPI, dont lui-même, par le président Pascal Affi N’Guessan, le lundi 23 septembre 2024. Ce remaniement est dû à un désaccord concernant une alliance entre le PPA-CI et le FPI, actée le 7 septembre 2024 lors d’un comité central, que le président a jugée préjudiciable au FPI.
Sangaré et ses camarades critiquent la procédure ayant mené à la validation de l’appel de Bonoua, affirmant avoir été informés incidemment d’une rencontre entre Pascal Affi N’Guessan et un représentant du PPA-CI. Ils ont exprimé leur désaccord total sur la démarche et le fond de cette alliance.
Dans sa déclaration, il a rappelé que le 2 mai 2023, le FPI et le RHDP avaient signé un partenariat pour la réconciliation nationale, qui a été brutalement interrompu par Affi, suscitant la colère de certains membres.
Concernant le congrès du FPI, prévu du 8 au 9 novembre, M. Sangaré a indiqué : « Je ne serai pas au congrès, car je suis désormais un militant de base, après 34 ans de vie politique ».
Cette conférence de presse a vu la présence de plusieurs responsables du parti et des militants, dont Pierre Dagbo Godé, Beh Diabaté, Seydou Koulibaly, Trabi Tra et Mme Anne Gnahouret. Cette rencontre, à n’en pas douter, ressemble à un début de séparation des camarades d’hier qui s’étaient regroupés autour de Pascal Affi Nguessan pour résister d’abord à la bourrasque de l’après-guerre post-électorale et ensuite au phénomène GOR (Gbagbo ou Rien).
Ce lien semble à jamais coupé, comme l’affirme le conférencier : « Nous portons notre parti dans notre cœur. Nous ne pouvons nous détacher de l’idéal de notre parti, mais ne saurions concéder que la pensée ne s’exprime plus, que les choix soient faits de façon arbitraire. Nous sommes donc constants dans notre démarche ».
S.F.
