Entre les services de la ministre Mariatou Koné et les grévistes, il y a une véritable guerre de communication
La grève annoncée par les enseignants du public est entrée dans sa phase active, mardi 15 octobre 2024. De nombreux élèves ne se sont pas rendus à l’école pour suivre les cours, ou sont rentrés chez eux, leurs instituteurs et professeurs de collèges et lycées étant absents. Il est donc indéniable qu'il y a eu un arrêt de travail.
Mais là où il y a des sons discordants entre les enseignants et le gouvernement, c’est sur le taux de suivi du mouvement. Alors que les syndicats affirment que la grève a été largement suivie, le ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation soutient que, dans l'ensemble, les cours ont été correctement dispensés.
Du côté des grévistes, plusieurs bilans ont été établis. Un premier concerne les CAFOP. Selon ce bilan, à l'exception de trois enseignants, tous les autres ont suivi le mouvement. Les syndicats rapportent qu'à San Pedro, des établissements tels que le lycée moderne Inagohi, Yebarth et KFW ont respecté le mot d'ordre à 100 %. Il en va de même pour les collèges modernes de Grand-Béréby, de Gabiadji, de Grabo, etc., qui n'ont pas eu cours. Ils citent plusieurs autres établissements ayant respecté le mot d'ordre, tout en précisant que des forces de l’ordre et des inspecteurs d’enseignement étaient présents sur le terrain pour tenter d’influencer les enseignants en grève.
Au lycée moderne d'Abobo, les élèves s'amusent à se lancer des projectiles, malgré la présence d'inspecteurs et de la police, soutiennent les enseignants. Les professeurs sont absents.
De son côté, le gouvernement, notamment le ministère de tutelle, publie régulièrement des informations tendant à faire croire que tout va pour le mieux et que les cours se déroulent effectivement. On peut lire des messages tels que « les cours sont effectifs au lycée d’excellence Alassane Ouattara de Grand-Bassam », « les cours sont effectifs à Bouaké », « les cours sont effectifs à la DRENA de Dimbokro », etc.
Dans tous les cas, il y a eu des perturbations des cours en Côte d’Ivoire suite à l'appel à la grève des syndicats du secteur formation-éducation. Quel que soit le camp qui pense avoir remporté la bataille des bilans, au 3e jour, date de fin de cet arrêt de travail, chacun fera son bilan et en tirera les conséquences.
Modeste KONÉ