Le port du ruban rose symbolise la lutte contre le cancer du sein au mois d'octobre
La capitale économique de la Côte d’Ivoire s’est parée des couleurs d’« Octobre Rose », la campagne internationale de lutte contre le cancer du sein. Une maladie qui touche 19,1 % des femmes en Côte d’Ivoire d’après un document datant de 2023 que nous avons consulté.
À Abidjan, des touches de rose fleurissent sur les panneaux publicitaires, des petits rubans sont épinglés sur les poitrines, et des stands de prévention s’installent dans les galeries commerciales. Cette année, la lutte contre le cancer du sein a pris une nouvelle dimension en impliquant les hommes, qui représentent 1 % des cas selon les statistiques, dans ce combat en soutien aux femmes touchées par cette maladie dévastatrice. L’équipe de reportage de pressecotedivoire.ci s’est rendue auprès de ces hommes qui ont décidé d’apporter leur appui à ces femmes.
Dans la commune de Port-Bouët, plus précisément au quartier Centre Pilote, nous avons rencontré le vendredi 10 octobre 2024 un septuagénaire du nom de Kouassi Konan Raphaël, ancien mécanicien. Il nous a accueillis dans sa petite cave où il a partagé avec nous, son expérience douloureuse. « J’ai perdu ma femme en 2016 à cause du cancer du sein. Au début, je ne savais pas comment l’accompagner. Nous avons essayé des remèdes traditionnels, espérant qu’elle guérirait, mais ce n’était pas la solution. Au bout de deux semaines, nous nous sommes retrouvés à l’hôpital général de Port-Bouët, mais c’était déjà trop tard », raconte-t-il, le visage empreint de tristesse.
M. Kouassi soutient aujourd’hui toutes les femmes atteintes de cette maladie. « Dans mon quartier, j’organise des ateliers pour sensibiliser les femmes sur le cancer du sein. J’apporte mon soutien à celles qui n’ont pas les moyens de prendre en charge leur traitement », confie-t-il avec détermination.
Nous nous sommes rendus par la suite à l’hôpital général de Port-Bouët. Sur place, nous avons rencontré un jeune médecin qui a requis l'anonymat, mais qui a bien voulu nous donner quelques informations. « Le cancer du sein tue beaucoup plus à cause de l’ignorance », nous explique-t-il dès l’entame de notre entretien. Il encourage les femmes à se faire dépister régulièrement. « Il est essentiel de détecter cette maladie le plus tôt possible. Ici, nous avons déjà perdu de nombreuses patientes parce qu’elles sont arrivées trop tard », insiste-t-il, exhortant les femmes à être mentalement fortes dans leur combat contre le cancer.
Après notre visite à Port-Bouët, nous nous sommes rendus dans la commune de Koumassi, précisément à la mosquée Mahoula, située au quartier Sogefiha. C’est après la grande prière de 13h que nous avons été accueillis par l’imam Ousmane Kéita. Celui-ci a tenu à adresser un message de soutien aux femmes touchées par le cancer du sein. « Depuis le début de ce mois, dans mes prêches, je n’ai cessé d’apporter mon soutien aux femmes victimes de cette maladie. Allah a rappelé deux de nos sœurs atteintes de ce fléau dans cette mosquée. En plus, ces femmes manquent souvent de soutien. Chaque vendredi, nous levons des fonds pour aider les centres de santé à prendre en charge les patientes atteintes de cancer et qui sont dans des conditions difficiles », a-t-il expliqué.
L’imam Kéita a également rappelé l’importance pour chaque femme de se faire dépister. Après nos échanges, il a formulé des prières pour toutes les victimes de cette maladie.
Octobre Rose 2024 en Côte d’Ivoire montre que la lutte contre le cancer du sein est l’affaire de tous, hommes et femmes unissant leurs efforts pour soutenir les victimes et sensibiliser le grand public.
EA