Après sa victoire face au Sénégalais Amadou Bah, Axel Iridjié (short orange) s'envolera pour les Etats-Unis
La deuxième édition de l’African MMA league (AML) championship a officiellement démarré avec la phase de présélection qui s’est tenue dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 novembre 2024, au Centre Ivoiro-Coréen à Adjamé. Des combattants venus de divers pays d’Afrique et de France ont affronté les talents locaux dans une soirée où le spectacle était au rendez-vous. Avec 18 combats au programme, soitt 11 en semi-pro et 7 en amateur, le public a été témoin de moments de haute intensité marqués par des KO impressionnants et des performances exceptionnelles.
Les semi-pros enflamment le public
Dans la catégorie des 60-66 kg, l’Ivoirien Souleymane Sidibé s’est brillamment illustré en neutralisant le Congolais Tchicaya Durrelh au deuxième round. Ce combat acharné a opposé un jeune Ivoirien prometteur à un adversaire expérimenté, reconnu pour ses compétences en grappling, une technique impliquant le corps-à-corps et le combat au sol. Cependant, Sidibé a su éviter les pièges. « C’est un bon lutteur, donc si je m’étais précipité, il aurait pu me neutraliser avec ses techniques de lutte. J’ai donc pris mon temps… et je l’ai battu à son propre jeu », a confié le jeune combattant, qui affiche clairement ses ambitions de remporter la ceinture de cette catégorie.
Même objectif pour le Sénégalais Tidjane Diallo, qui s’est illustré en dominant l’Ivoirien Hervé Kouamé par soumission dès le premier round, une technique qui force l’adversaire à abandonner ou à perdre connaissance. « Je ne suis pas venu en Côte d’Ivoire pour simplement me battre et repartir, mais pour marquer les esprits. Je m’entraîne pour la ceinture », a-t-il déclaré avec assurance.
Par ailleurs, le Malien Abouramane Maïga a pris le dessus sur l’Ivoirien Zakaria Kouakou par décision partagée. Dans cet affrontement âprement disputé, les juges, après les décomptes des trois rounds, ont finalement tranché en faveur du Malien.
Les 70-77 kg : une catégorie de titans
Dans la catégorie des 70-77 kg, Yabouba Saré, alias la Force Spéciale (FS), a fait des débuts impressionnants à l’AML face à Christophe Kpélé, surnommé le Scorpion. Ce combat n’a duré que quelques dizaines de secondes. Dès le début des hostilités, FS a rapidement asséné des frappes puissantes et précises qui ont mis son adversaire hors d’état de combattre. « Avant d’arriver à l’AML, j’étais déjà un dur à cuire. Je ne viens pas pour m’amuser. Que mon prochain adversaire regarde les vidéos de ce combat, car ce sera la même chose pour lui », a prévenu Saré, qui, en quelques secondes, a démontré de belles dispositions en striking, une technique impliquant des coups de poing, de pied, de coude et de genou.
La Force Spéciale veut la ceinture de sa catégorie
Dans cette même catégorie, l’Ivoirien Aboubabar Sanogo, surnommé Conor McGregor, a impressionné en mettant KO le Malien Abdoulaye Diassana. Après un coup puissant qui a projeté son adversaire au sol, il a enchaîné avec une pluie de frappes avant de conclure par une soumission. « Cette année, la ceinture m’appartient, c’est sûr et certain », a-t-il lancé avec confiance.
Un autre prétendant sérieux, Mickael Kouamé, venu de France, a neutralisé Akalé Kouakou dès le premier round par soumission. « Le plan de jeu était clair : l’amener rapidement au sol, éviter les échanges de coups et conclure sans perdre de temps. Et c’est exactement ce que j’ai fait », a expliqué Mickael, promettant de revenir encore plus fort pour la prochaine étape prévue en février 2025.
Enfin, dans le main event, le combat le plus attendu de la soirée, opposant les Ivoiriens Tiger Phils et Cheick Kaboré, ce dernier s’est imposé par soumission au troisième round après une domination constante. « Depuis longtemps, je rêvais de décrocher cette ceinture de MMA. Je suis ici pour construire une carrière, et tous ceux qui se mettront sur mon chemin seront écartés », a averti Kaboré.
Un KO mémorable dans la catégorie des 80-87 kg
Dans la catégorie des 80-87 kg, l’Ivoirien Abdoulaye Dembélé a marqué les esprits en mettant KO le Malien Drissa Traoré au deuxième round, à l’issue d’un combat féroce. « Le combat n’a pas été facile. Mon adversaire avait des frappes très lourdes, mais bon… le Mali ne peut pas battre la Côte d’Ivoire ! », a plaisanté Dembélé après sa victoire.
Le combat entre l'ivorien Dembélé (short noir) et le Malien Drissa a été âprement disputé
Les vétérans de cette catégorie ont également tenu leur rang : Axel Iridjié a battu le Sénégalais Amadou Bah par décision unanime, tandis que le Nigérian Taofeek Rokibu a dominé le Béninois John Kennedy.
Axel Iridjié, retenu pour un stage à l'UFC, la plus grande organisation promotionnelle de MMA aux États-Unis, a combattu devant un être qui lui est cher : sa mère. Delphine N’da, comme elle se nomme, a tenu à effectuer le déplacement afin de voir, de ses propres yeux, le sport qu’a choisi son fils, à qui elle avait pourtant interdit de se battre à l’école.
« J’ai pratiqué le karaté, j’ai été dure avec lui. Depuis la classe de CP1, je lui ai interdit de se battre à l’école, et il a respecté cela. Mais à ma grande surprise, il m’a dit : maman, voilà mon sport. Je ne voulais pas, et donc, à chaque fois qu’il doit combattre, je tombe malade, ma tension monte. Cette fois-ci, j’ai décidé de venir assister, et je crois avoir bien fait, parce que la tension a disparu », a-t-elle indiqué, tout en adressant ses remerciements au président de l’AML, Ismaël Bakayoko, pour le choix porté sur son fils pour le stage aux États-Unis.
Combattant de MMA, Axel Iridjé peut compter sur le soutien de sa mère
Les amateurs montrent leur potentiel
Dans la division amateur où aucune ceinture n’est en jeu, le combat entre le Français Essirard William et l’Ivoirien Kanda Goundouba a été le seul à ne pas dépasser le premier round. Après une tentative de frappe spectaculaire de Goundouba, Essirard a rapidement retourné la situation grâce à sa maîtrise du grappling, concluant le combat par une soumission. Par ailleurs, la Malienne Adam Diapkilé, âgée de 20 ans, a confirmé son talent en battant la Sénégalaise Mame Diarra par décision. Avec deux victoires consécutives à l’AML, Diapkilé s’impose comme une étoile montante du MMA féminin en Afrique.
La Malienne Adam Diapkilé démarre en force cette 2ᵉ édition de l'AML Championship.
Les mots du président de l’AML, Ismaël Bakayoko
Ismaël Bakayoko, président de l’African MMA League, s’est dit satisfait de cette soirée tout en promettant une prochaine soirée de combat avec de belles surprises. « Nous avons fait guichet fermé, la salle était pleine à craquer. Les combats étaient de qualité, et le niveau des athlètes progresse. Nous n’avons rien à envier à l’Europe ou aux États-Unis. Le bilan est satisfaisant, mais nous travaillons pour une amélioration continue, notamment avec des formations. En février, attendez-vous à des combats encore plus spectaculaires et à une organisation renforcée. », a-t-il lancé.
Le président de l'AML bien encadré par des charmantes hotesses
Pour cette phase de présélection, les combattants ne sont pas repartis les mains vides. Au niveau des amateurs, les vainqueurs ont empoché la somme de 150 000 FCFA, tandis que les perdants sont repartis avec 100 000 FCFA. Du côté des semi-pros, les gagnants ont reçu 300 000 FCFA et les perdants 150 000 FCFA. Selon Ismaël Bakayoko, président de l’AML, les récompenses augmenteront progressivement à mesure que le championnat avancera.
GZ