Conférence internationale du travail : Une menace plane sur la participation des représentants ivoiriens





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Si l’on n’y pend garde, aucun délégué ivoirien ne sera présent à la Conférence internationale du travail (CIT) qui doit avoir lieu en juin 2019, à Genève. C’est ce qui ressort de la Conférence de presse de Zadi Gnagna, président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public de Côte d’Ivoire (PFN).
Considérant que sa plateforme est marginalisée par les pouvoirs publics alors qu’elle est devenue centrale syndicale par arrêté 2019-014/MEPS/CAB/05 février 2019 du ministre de l’Emploi et de la Protection civile, Zadi Gnagna a fait savoir qu’il a saisi l’Internationale des services publiques (ISP), fédération syndicale mondiale. Selon lui, sa plainte ayant été recevable, celle-ci a saisi, à son tour, le ministère de l’Emploi et de la Protection civile.
Dans ledit courrier signé de Rosa Pavanelli, secrétaire générale de l’ISP, et dont nous avons reçu, cette fédération syndicale mondiale rappelle au ministère que, ne retenir que 5 centrales syndicales sur 6 est une violation de l’article 3 (5) de la constitution de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui stipule que "les délégués non-gouvernementaux doivent être désignés en accord avec les organisations d’employeurs et de travailleurs les plus représentatives". Par conséquent, précise le courrier, "laisser la PFN en dehors de la liste des syndicats représentant les travailleurs(euses) à la CIT est une grave omission voire une marginalisation et constitue un déséquilibre au sein de la délégation ivoirienne". Concluant que "si cette situation n’est pas corrigée, nous n’aurons d’autre choix que de déposer une plainte auprès de la Commission de vérification des pouvoirs pour rendre invalide la représentation de tous les délégués de Côte d’Ivoire".
En réponse, le ministère a également adressé un courrier à l’ISP l’informant que l’arrêté 2019-014/MEPS/CAB/05 février 2019 a été pris dans le cadre de l’organisation de la première édition des élections professionnelles en Côte d’Ivoire… "Le processus devant conduire à l’organisation de ces élections, a pour l’heure, été suspendu", répond le ministère. Qui ajoute : "En attendant l’achèvement de ce processus (…) le gouvernement poursuit la mise en œuvre du dispositif existant depuis plusieurs années ; à savoir la prise en compte de cinq (5) centrales syndicales, sur la base de leur antériorité dans le paysage syndicale de notre pays". Le ministère conclut pour dire qu’il ne s’agit pas d’exclure ou de marginaliser la PFN.
Pour Zadi Gnagna, le décret en question ne fixe pas les conditions à respecter pour être une centrale syndicale, "il ne s’attarde même pas sur les élections professionnelles". Il pense que c’est purement et simplement "un complot ourdi contre la PFN".
Le président de la PFN a précisé que ce n’est pas son vœu de voir les délégués ivoiriens exclus et qu’il veut juste que l’État de Côte d’Ivoire respecte sa signature.
À propos de respect de signature, Zadi Gnagna a prévenu : "Qu’on ne nous dise pas demain qu’on ne respecte pas notre signature. Parce que le gouvernement lui-même signe et ne respecte pas".

Modeste KONE

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