L'ex ministre ivoirien de la Communication Me Affoussiata Bamba-Lamine, avocat de profession a exprimé samedi, face à la presse, ses regrets pour son soutien au pouvoir en place.
"Je pense qu'on peut dire qu'on a un regret. Moi, les raisons pour lesquelles je me suis engagée en politique, c'est d'abord pour le bien-être des populations, pour l'instauration de la justice, de l'état de droit. Je suis avocat. L'état de droit est fondamental, consubstantiel. C'est la colonne vertébrale d'un pays et je l'ai rappelé au juge. (...) C'est ce que je croyais. C'est ce pour quoi je pensais que nous avions élu un président qui allait apporter cela aux ivoiriens. Mais quand vous prenez toutes les promesses qui ont été très tenues par le candidat avant de devenir président, aucune n'a été réalisées dans ce pays. Au lieu de l'état de droit, nous assistons à l'absence de l'état de droit. Au lieu de la démocratie qui avait commencée à s'instaurer avec les élections de 2010, on assiste à un recul de démocratie", a regretté Me Affoussiata.
L'ex porte-parole en second du gouvernement s'exprimait relativement à la poursuite judiciaire intentée contre son géniteur, le Pr Bamba Moriféré après un meeting tenu par ce dernier le samedi 6 juillet à Anono.
Regrettant de s'être engagée auprès de ce pouvoir qui hier se battait pour une CEI transparente, complètement indépendante et qui aujourd'hui a retourné casaque.
Pour ceux qui pensent qu'elle agit ainsi parce qu'elle n'est plus membre du gouvernement, Affoussiata Bamba-Lamine répond. "C'est parce qu'ils ne me connaissent pas. Ai-je besoin d'être dans le gouvernement pour dire ce que j'ai à dire? Est ce que le président Alassane Ouattara me payait pour dire ce que je disais hier? Est ce lui qui a payé mes études. Que les gens arrêtent", a-t-elle dit avant de couper court. "Moi, on ne peut pas ma'acheter".
Lambert KOUAME